« Grand débat » : Méfiance et colère dans les écoles03/12/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/12/une1844.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Divers

« Grand débat » : Méfiance et colère dans les écoles

De source syndicale (SNUipp, le principal syndicat des instituteurs, branche de la FSU), on apprend qu'à Paris, un certain nombre de classes spécialisées, qui s'occupent des enfants en grandes difficultés, sont en passe de fermer. Les classes d'adaptation (soutien en petits groupes) vont sans doute passer à la trappe. Les classes de perfectionnement, une soixantaine, seraient aussi menacées. Il s'agit de classes réservées aux élèves qui se caractérisent par leur comportement difficile, qui ont de ce fait des résultats scolaires faibles et qui auraient besoin d'une aide particulière.

Le ministère de l'Éducation nationale aimerait remplacer ces deux types de structures par l'intégration des élèves dans les classes ordinaires. Dans la réalité, par manque de place, ces élèves sont parfois mêlés à des élèves poursuivant une scolarité normale. Les enseignants sont bien placés pour connaître les répercussions graves de la suppression de ces structures à petits effectifs, destinées à remettre dans le circuit des enfants souvent perturbés par des situations familiales difficiles. La suppression de ces classes entraînerait automatiquement une augmentation du nombre d'illettrés, plus encore dans les quartiers populaires. Ces élèves ne savent bien souvent ni lire ni écrire et accumulent de sérieux retards.

Il y a quelque temps, le ministère avait créé des classes pour enfants déficients qui furent en partie supprimées. Quand une institutrice ou un instituteur spécialisé s'en allait, l'administration remettait dans le circuit les enfants déficients, au risque de compromettre leur scolarité et celle des autres.

Dans ce contexte, beaucoup d'instituteurs sont tentés d'envoyer promener Ferry et consorts en boycottant le «débat» sur l'école, pour lequel les réponses sont «fermées», disent-ils. On connaît déjà les questions et leurs réponses. Ils se méfient de la loi d'orientation qui va en sortir. Cette loi risque de ne retenir que l'avis des ex-ministres et autres notables consultés, au détriment des enfants, des parents et des enseignants.

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