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Leur société
Démagogie xénophobe de Sarkozy : De plus en plus d’étrangers dans les centres de rétention
«Les étrangers qui ont des papiers sont les bienvenus. Ceux qui ont des faux papiers ou n'ont pas de papiers seront raccompagnés chez eux». C'est Nicolas Sarkozy qui s'exprimait ainsi le 22 octobre dernier en même temps qu'il envoyait une circulaire à tous les préfets leur demandant de doubler le nombre de reconduites effectives à la frontière d'étrangers en situation irrégulière.
Et il a été entendu, si on en croit ce que dénonce la Cimade, l'association humanitaire qui intervient dans les centres de rétention où sont placés -ou plutôt parqués- les étrangers en attente d'expulsion.
Selon la Cimade, depuis octobre dernier, c'est-à-dire en à peine un peu plus d'un mois, la situation s'est profondément dégradée dans les vingt centres de rétention que compte le territoire national. Le nombre d'étrangers a augmenté de 50% dans les centres de Nice et de Marseille qui sont aujourd'hui pleins à craquer. À Lyon, pour héberger 72 personnes dans un centre qui ne compte que 52 lits, il a fallu installer des lits superposés. À Toulouse non plus il n'y a plus assez de lits et la Police aux frontières utilise les cellules de garde à vue, tout comme à Roissy. Dans certains centres, des enfants dorment sur des matelas par terre ou en partagent un avec leurs parents. Ailleurs, il n'y a pas assez de chaises dans le réfectoire. Ailleurs encore, les temps de visite sont raccourcis voire supprimés faute de personnel. Partout les conditions de vie sont de plus en plus difficiles et la promiscuité intolérable.
C'est le résultat de l'activité frénétique de la police de Sarkozy, de ses rafles dans les gares, les ports et les quartiers immigrés, de ce zèle sécuritaire dont Sarkozy aime tant à se vanter dans les shows télévisés. Mais pas plus qu'il ne résoudra le problème du chômage et de l'aggravation de la pauvreté en faisant patrouiller ses policiers dans les cités ouvrières, Sarkozy ne mettra fin aux tentatives d'immigration clandestine en lâchant ses shérifs à la poursuite des étrangers en situation irrégulière.
On l'a vu encore le 10 octobre dernier quand un jeune congolais de 16 ans a été retrouvé mort de froid à Roissy dans le train d'atterrissage d'un Airbus en provenance de Brazzaville. Face à la vie misérable à laquelle il était voué s'il restait en Afrique, il n'a pas hésité à tenter l'impossible, l'immigration dans des conditions quasi suicidaires. Il n'était pas le premier et il ne sera pas le dernier. Car ils sont des millions, ces Africains prêts à tout pour échapper à la misère et essayer de s'en sortir en gagnant l'un des pays riches d'Europe. Dans une embarcation de fortune pour franchir le détroit de Gibraltar, dans le train d'atterrissage d'un avion, dans n'importe quelles autres conditions, ils recommenceront. Aucune frontière, aucune loi, aucune police ne dissuadera jamais les candidats à l'immigration.
Sarkozy le sait mais il s'en moque. Les élections de 2004 approchent et seules comptent pour lui aujourd'hui les déclarations et les démonstrations dans le but de séduire la partie la plus réactionnaire de l'électorat, la plus sensible à la démagogie xénophobe.