Contrats de chantier : Vers des ingénieurs des SSII intermittents03/12/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/12/une1844.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Contrats de chantier : Vers des ingénieurs des SSII intermittents

Depuis une vingtaine d'années, les grosses entreprises qui ont besoin d'une main-d'oeuvre qualifiée, plutôt que d'embaucher, font appel à des «SSII», entreprises spécialisées dans la mise à disposition de personnel qualifié, des ingénieurs pour l'essentiel.

Ainsi, au plus fort de la bulle internet, dans des entreprises comme Alcatel-CIT par exemple, ces prestataires représentaient jusqu'à 20% de l'effectif, ils ont été jusqu'à 1000 chez Axa. Aujourd'hui, comme le dit le patron de Syntec (la fédération syndicale patronale des SSII): «L'âge d'or de la bulle internet et de la surenchère salariale est terminé».

Et avec la fin de cet «âge d'or», les quelques protections dont bénéficiaient ces salariés risquent fort d'être remises en cause. Ainsi, entre deux missions, ils continuaient de percevoir leur salaire. Mais ces périodes d'inactivité devenant de plus en plus longues, cela coûte cher aux SSII qui poussent leur personnel dehors sous divers prétextes. Et, pour ceux qui restent, la Chambre patronale vient de publier un document qui en dit long sur ses intentions. La mobilité deviendrait obligatoire pour les salariés; les contrats de chantier -autrement dit un statut identique à celui des intérimaires où les périodes d'inactivité ne sont pas payées- seraient la règle; les patrons demandent que les CDD soient prolongeables au-delà de 18 mois; la prise des congés payés et des RTT serait assouplie et imposée au choix du patron; les licenciements seraient facilités en fonction de la baisse d'activité.

A la lecture de ces propositions, les salariés des SSII, peu habitués jusqu'ici à être traités ainsi, commencent à se rendre compte que la «culture d'entreprise» tant vantée par les patrons, c'est du vent. Ils deviennent, eux aussi, une main-d'oeuvre corvéable et jetable à merci.

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