Atofina – Villers-Saint-Paul (Oise) : Des accidents qui ne sont pas dus à la fatalité03/12/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/12/une1844.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Atofina – Villers-Saint-Paul (Oise) : Des accidents qui ne sont pas dus à la fatalité

À l'usine Atofina (branche chimie de Total) de Villers-Saint-Paul, près de Creil, où travaillent 233 salariés qui produisent entre autres des colles industrielles, les conditions de travail sont toujours aussi risquées et marquées régulièrement par des accidents.

Dernièrement, un ouvrier d'une entreprise sous-traitante s'est cogné le pied à un marteau-piqueur qui a glissé juste derrière la coquille de sa chaussure de sécurité. Il travaillait depuis des heures au fond d'un stockeur, à casser des déchets de colle solidifiée dans une atmosphère puante et nocive, muni d'un masque à cartouche qui ne peut pas fournir assez d'oxygène quand on fait de tels efforts prolongés. Avec ses collègues ils avaient dû remonter les morceaux de déchets avec un seau et une corde jusqu'à ce que la direction, jugeant ces moyens archaïques trop lents, fasse installer un palan électrique avec une nacelle.

Ensuite, trois employés d'une autre entreprise sous-traitante ont été pris de malaise pour avoir travaillé dans une atmosphère nocive. Ils en ont été quittes pour un séjour en chambre à oxygène à l'hôpital de Creil.

Face aux accidents qui s'accumulent -un autre ouvrier s'est fait mal au dos- le DRH, dans le compte-rendu hebdomadaire de l'usine, a réagi en ces termes: «Nos résultats sécurité sont très mauvais, de même que les résultats liés à l'absentéisme, ce qui va grever la prime d'intéressement de façon importante.»

Il a beau agiter la prime que la direction a instaurée il y a quelques années, l'absentéisme est important, notamment parce que les arrêts de travail augmentent malgré les pressions de la direction pour inciter les ouvriers à rester à l'usine sur des postes aménagés.

La politique d'économies tous azimuts ne fait qu'aggraver les conditions de travail et la carotte de la prime ne rend pas ces conditions plus supportables. Le personnel le paie de sa santé pendant que le groupe Total affiche des résultats florissants; ainsi, celui du troisième trimestre est en hausse de 7% par rapport à 2002 et le montant par action a encore grimpé de 13%.

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