Le Groupe Glencore a mis en faillite la société Metaleurop Nord en utilisant toutes les ficelles juridiques pour éviter d'être attaqué. Il laisse sur le carreau 830 chômeurs et des centaines d'ouvriers des entreprises sous-traitantes, mais il laisse aussi une situation tragique pour les locataires des maisons dont Metaleurop SA était propriétaire. Pour payer les indemnités de licenciement et pour dépolluer le site de Metaleurop, il ne restait plus personne. Mais pour continuer de faire payer les ouvriers et leur polluer la vie, ils sont toujours là!

En voici quelques exemples. Une retraitée, locataire d'une maison Metaleurop dans la cité à côté de l'usine nous a raconté: "En mars, quand je suis allée payer mon loyer il n'y avait plus personne pour encaisser, plus de propriétaire. Et on a été sans nouvelles depuis. Et là tout à coup c'est une lettre recommandée où ils nous demandent de payer les 7 mois de loyers, "dans les plus brefs délais". Les loyers sont de l'ordre de 90 euros, ce sont de vieilles maisons, sans commodités, mais avec nos petites pensions ça compte. Et puis on n'a pas pu garder l'argent parce que les travaux, il a fallu les faire, et ça fait des années que Metaleurop ne faisait plus l'entretien. Ils ont licencié tout le monde, ils ne sont plus là depuis mars et ils nous demandent quand même des sous!" D'autres habitants ont expliqué: "En septembre dernier, Metaleurop a raccordé la cité au réseau d'eau qui dessert la commune pour que l'usine n'ait plus à nous alimenter. Mais au milieu des travaux, la direction a annoncé qu'elle n'avait plus d'argent. Alors elle n'a pas remplacé les canalisations en plomb. Elles datent pourtant des années 30! Et elle n'a pas voulu non plus installer des compteurs d'eau individuels. Il y a juste un compteur collectif à l'entrée de la cité. Et aujourd'hui il faudrait qu'on paye sans pouvoir contrôler notre facture. Et surtout ce serait à nous de payer pour toutes les fuites, parce que les canalisations lâchent de partout." Un autre habitant de la cité, propriétaire de sa maison: "J'ai voulu creuser 40cm pour construire un garage au fond du jardin. Mais maintenant ils veulent que je fasse dépolluer la terre. Je ne peux même pas la mettre plus loin dans mon jardin. Et tout ça à mes frais! Les pouvoirs publics ont fermé les yeux pendant des années sur la pollution de l'usine et quand c'est nous, ils nous embêtent jusqu'au bout."