Pompiers volants : Incendies ? y’a pas l’feu...20/08/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/08/une1829.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Pompiers volants : Incendies ? y’a pas l’feu...

Mis à contribution année après année contre les incendies de forêt et de garrigue, et cette année plus que d'habitude étant donné la chaleur, les pompiers volants en ont gros sur le coeur. Et ils le font savoir.

Cet été encore, dans le Midi et en Corse, des milliers d'hectares sont partis en fumée sans qu'ils aient eu tous les moyens d'y faire face. Ce n'est pourtant pas faute d'avoir sonné l'alarme, et depuis longtemps.

Depuis une bonne dizaine d'années, faute de moyens matériels et humains, la situation est notoirement critique. En mai dernier encore, le Syndicat national du personnel de la Sécurité civile avait averti le ministère de l'Intérieur du danger dû à la conjonction d'une grande sécheresse et de la vétusté des matériels. Qu'on en juge. Les Fokker 27 ont plus de vingt ans et sont hors service, les Tracker au bout du rouleau. Quant aux Canadair, surtout les plus anciens, ils sont en piteux état. À tel point qu'actuellement, et alors que les feux font rage un peu partout, la moitié du matériel de la base de Marignane se trouve en maintenance.

Et que les autorités, l'État, ne viennent pas invoquer une situation imprévisible! En 2000, un audit effectué à la demande du ministère de l'Intérieur avait conclu à la nécessité d'acheter dix appareils en urgence. Résultat? Rien. Côté personnel, pareil. Officiellement pour des raisons administratives, et au moins autant pour de sordides questions d'économies, le recrutement des pilotes est bloqué.

Les pompiers volants ne réclament pas le Pérou, mais les moyens d'accomplir une tâche indispensable qui peut sauver des vies humaines, sans parler des habitations et de l'environnement. Ils estiment ainsi qu'il leur faudrait 18 Canadair (au lieu de 11 aujourd'hui) et 4 Hercules C-130. C'est bien peu, mais puisqu'on les leur refuse, il faut croire que c'est encore trop. C'est surtout écoeurant quand on sait que l'armée de l'Air dispose, elle, d'un millier d'avions et qu'au dernier salon de l'Aviation, le ministre de la Défense lui a promis de nouveaux appareils.

Mais il ne faut pas confondre faire la guerre au feu et faire la guerre... aux finances publiques! Les pompiers volants sont un service public indispensable à la population, les commandes d'avions militaires sont un moyen de satisfaire le capital privé, les Dassault et Lagardère qui font ainsi le plein de fonds publics.

Alors, les pompiers volants, eux, n'ont qu'à écoper. Et encore, si leurs Canadair à bout de souffle y arrivent...

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