Miramas (Bouches-du-Rhône) : La surexploitation des ouvriers agricoles20/08/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/08/une1829.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Miramas (Bouches-du-Rhône) : La surexploitation des ouvriers agricoles

Embauchés légalement ou «au noir», des ouvriers agricoles saisonniers travaillent dans la région de Miramas pour 4,50 euros (30 F) de l'heure pendant 300 à 350 heures par mois, samedi et dimanche compris. La moitié de ces heures ne sont pas déclarées car illégales. Dans des serres où ils travaillent, la température est très supérieure à la température extérieure.

Ces ouvriers et ces ouvrières logent dans un hangar ou dans des bungalows en tôle surchauffés, aux lits défoncés et sans draps, sans WC, sans frigo au début, et donc sans eau fraîche pour se désaltérer par 40° à l'ombre!

Il a fallu que l'un de ces ouvriers se rende à Arles pour que l'inspecteur du travail, informé, intervienne par téléphone et que le patron installe un vieux frigo.

Ces travailleuses et ces travailleurs saisonniers viennent chaque année, surtout du Maroc. Mais il y a aussi des Équatoriens ou des Péruviens qui viennent d'Espagne, recrutés par des petits patrons, via des «agences d'intérimaires».

Ce sont ces agences qui, en Espagne, sont payées par le propriétaire agricole, et non les travailleurs eux-mêmes. Le patron de l'agence vient d'ailleurs chaque semaine. Avec l'agriculteur, ils choisissent celles et ceux qui sont assez costauds, assez dociles, assez travailleurs et les gardent. Les autres, moins exploitables à leur goût, sont ramenés en Espagne. Ainsi, certains ne passent ici que quelques jours. Les autres s'accrochent pour pouvoir gagner ce qui leur permettra de faire vivre leurs enfants restés en Espagne.

Une exploitation digne du 19e siècle, qui dure depuis des années et que l'administration ne semble pas remarquer.

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