Licenciements et suppressions d’emplois à jet continu : Une riposte d’ensemble du monde du travail s’impose20/08/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/08/une1829.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Licenciements et suppressions d’emplois à jet continu : Une riposte d’ensemble du monde du travail s’impose

Des statistiques officielles concernant les effectifs des salariés en France viennent de paraître. Elles montrent que, depuis le début de l'année 2003, près de 60000 postes ont été supprimés, essentiellement dans l'industrie.

Mais ce chiffre déjà énorme (depuis dix ans, on n'avait pas connu un tel recul) n'est qu'un pâle reflet de la réalité. Car il s'agit d'un solde, qui enregistre la différence entre les emplois créés (car il y en a quand même eu quelques-uns) et ceux supprimés. Autrement dit, ce sont bien plus de 60000 travailleurs qui sont partis -en retraite, en préretraite ou de façon dite volontaire- sans être remplacés ou qui ont été licenciés.

Pour la première fois depuis 1993, tous les secteurs ou presque sont frappés. Ainsi, ce sont là les plus mauvais chiffres enregistrés depuis dix ans par l'industrie, mais aussi les services, y compris l'intérim.

Et la rentrée risque d'être pire encore. Il suffit de voir la kyrielle des plans dits «sociaux», en fait des licenciements, déguisés ou pas, parfois par «charrettes» de milliers de travailleurs pour une seule entreprise, qui a été annoncée cet été!

Année après année, mois après mois, le patronat ne cesse de supprimer des emplois, en réduisant à chaque fois un peu plus les moyens d'existence de l'ensemble de la classe ouvrière, en plongeant de nouveaux travailleurs dans l'angoisse du lendemain, la pauvreté et parfois la misère.

Le chômage, avoué ou déguisé sous la forme d'emplois à temps partiel, de «petits boulots», de contrats précaires, pèse déjà lourdement sur des centaines de milliers de familles populaires. S'y ajoute la peur de perdre son emploi que le patronat fait planer sur ceux qui en ont encore un, ce qui lui permet de peser encore plus sur les salaires.

Cette situation, déjà dramatique pour la classe ouvrière, le patronat s'apprête à la rendre pire encore dans les mois et les semaines qui viennent, avec une vague de nouvelles suppressions d'emplois.

À en croire les commentateurs économiques au service de la bourgeoisie, la «mauvaise conjoncture» et la «croissance trop faible» seraient responsables de ces pertes d'emplois. Voilà une explication qui non seulement n'explique pas grand-chose mais qui, en plus, est un mensonge. Car la situation économique n'est pas mauvaise pour tout le monde. Les grands groupes continuent à faire des profits, tandis que leurs dirigeants empochent primes et salaires mirobolants, et que les gros actionnaires et les possédants s'enrichissent.

En fait, les patrons suppriment des emplois pour augmenter leurs profits. Ils rognent les salaires, licencient et maintiennent, voire accroissent la production, en accroissant charge et cadences de travail. La «conjoncture» n'y est pour rien: c'est le mode de fonctionnement normal du capitalisme, ce système injuste et aberrant où la course au profit enrichit une minorité de possédants en piétinant la vie de millions de travailleurs.

Mais ces suppressions d'emplois ne sont pas une fatalité. L'avidité patronale ne connaît d'autres bornes que la résistance des travailleurs. En luttant collectivement, en menaçant les profits du patronat, la classe ouvrière a la force de l'obliger à mettre un terme aux licenciements.

C'est possible, et c'est une question d'urgence quand le patronat redouble ses attaques contre l'ensemble du monde du travail!

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