Knorr Duppigheim - Bas-Rhin : Cinq semaines de grève pour les salaires20/08/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/08/une1829.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Knorr Duppigheim - Bas-Rhin : Cinq semaines de grève pour les salaires

Il a fallu cinq semaines de grève aux travailleurs de l'usine des soupes liquides Knorr-Duppigheim pour obtenir la satisfaction de leurs revendications.

Knorr appartient au trust international Unilever. L'usine se compose de deux entités de fabrication: les soupes déshydratées et les soupes et sauces liquides, installées dans deux bâtiments séparés de quelques centaines de mètres. Au bâtiment des liquides, qui a été en grève cinq semaines, travaillent 120 ouvriers et ouvrières, en 3x8 et 2x12 heures le week-end.

Il y a trois mois, le patron a fait appel à des volontaires des déshydratés pour une mutation définitive aux soupes liquides. Sept ouvriers ont accepté, passant ainsi d'horaires de 2x8 en horaires 3x8, avec des conditions de travail aggravées à cause de la forte chaleur des ateliers liquides. Après deux mois d'essai et signature du nouveau contrat, la direction leur a accordé une prime exceptionnelle de 1000 euros, sans doute pour préparer et faciliter de nouveaux appels au volontariat.

Les travailleurs des liquides, vivant eux aussi l'horaire 3x8 et la chaleur des ateliers, ont saisi l'occasion de poser au patron le problème de leurs salaires. Ils ont voté la grève, avec comme revendications le versement de la prime exceptionnelle de 1000 euros à tous les ouvriers des liquides, une augmentation générale des salaires et une augmentation de la prime d'équipe invariable tous les mois.

Pendant cinq semaines, seulement un cinquième de la production habituelle est sorti.

Le 1er août, à la cinquième semaine de grève, la direction a lâché une prime exceptionnelle de 1200 euros brut, 25 euros brut d'augmentation générale, 50 euros brut de prime de nuit et 25% des heures de grève comptées en récupération ou congés. Mais les grévistes étaient écoeurés de perdre, du fait de leur mois de grève, la prime exceptionnelle durement gagnée. Ils ont voté le maintien du piquet de grève.

Le surlendemain, de nouvelles négociations s'engagèrent. Les syndicats exigeaient que les heures de grève puissent être comptées en congés ou récupération, avec lissage jusqu'à la fin de l'année. Ils demandaient de plus un engagement clair de la direction à ne prendre aucune sanction contre les grévistes. Le soir, la direction cédait: 11 jours sur les 22 de grève peuvent être récupérés sur les jours de congé ou récupération, 25 euros brut d'augmentation générale, 55 euros brut de prime de nuit et une prime exceptionnelle de 1200 euros brut. Les grévistes ont accepté ces conditions. Le travail a repris le même soir.

Les travailleurs qui ont mené la grève, se succédant au piquet en 3x8, week-ends compris, ont eu le sentiment de vivre une grève dure. Mais malgré les pressions, l'intervention de la police et le chantage à la «délocalisation» de la boîte, ils ont tenu bon car, comme le déclarait un gréviste au cours du conflit: «On ne cédera pas. L'argument qu'Unilever fermera la boîte, on s'en fout. On trouvera un boulot ailleurs s'il le faut. De toute façon, s'il décide de fermer un jour la boîte, il ne nous demandera pas notre avis».

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