Il y a douze ans, deux ouvriers intérimaires employés à l'usine EBS de Forbach (Moselle) étaient irradiés. Le plus gravement atteint, Daniel Leroy, est aujourd'hui en butte à la CPAM (Caisse primaire d'assurance maladie) de Sarreguemines, qui vient de lui refuser pour la troisième fois le bénéfice d'une aide à domicile d'une tierce personne. Selon les «experts», il n'en aurait pas besoin.

Et pourtant l'irradiation dont il a été victime ne lui a pas seulement valu six mois de coma, puis un an d'hospitalisation. Depuis, sa peau continue à se nécroser, une partie des oreilles et des doigts a été amputée. En tout, il a subi une soixantaine d'opérations et son état continue de se dégrader, entraînant des souffrances atroces.

Sa femme s'occupe de lui mais, comme elle l'expliquait sur France 3 Lorraine, il a besoin d'aide en permanence. C'est non, a répondu la CPAM pour la troisième fois. Les Leroy font appel de cette décision inique.

Lors de «l'accident» de 1991, l'inspection du travail avait relevé contre l'employeur pas moins de 27 délits concernant la protection des salariés! Le PDG et le directeur de l'entreprise avaient été condamnés par la suite à un an de prison (dont six mois avec sursis pour l'un) et 20000 F d'amende chacun. Bien peu de chose contre des petits patrons qui n'ont pas hésité à risquer la peau des autres pour faire du fric.

Douze ans après «l'accident», le nouveau refus de la CPAM est une nouvelle injustice.