Électricité : Panne en Amérique et risques en France20/08/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/08/une1829.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Électricité : Panne en Amérique et risques en France

La panne d'électricité qui a frappé une partie du Canada et le nord-est des États-Unis serait donc due a la vétusté du réseau de distribution. Selon une étude américaine, les investissements dans le réseau ont chuté de 40% de 1975 à 2000, alors que les besoins ont presque doublé. C'est que les infrastructures, c'est ce qui est le moins rentable. Alors, tant que ça tient, ça tient, et on fait durer...

Mais en France, est-ce qu'une pareille panne serait possible? Certains font observer qu'aux États-Unis et au Canada, l'électricité est privée, contrairement à la France. C'est vrai, mais en France aussi, depuis belle lurette, EDF, qui a beau être une société d'État, cherche avant tout la rentabilité des capitaux.

Le réseau français est peut-être moins vétuste qu'aux États-Unis, mais il l'est tout de même. À chaque tempête très importante des pylônes sont arrachés.

Pour des raisons techniques, on ne peut pas enterrer l'ensemble du réseau. Certaines lignes à très haute tension doivent rester en aérien. Mais on pourrait en enterrer la plus grande partie. À condition de vouloir engager la dépense, ce qu'EDF refuse de faire, préférant investir des milliards d'euros dans l'achat de sociétés à l'étranger.

Et puis lorsqu'on enterre, il faut le faire bien: EDF a truffé, durant des années, le sous sous-sol parisien de raccords électriques de médiocre qualité qui n'ont cessé, durant la canicule, de céder. D'où de nombreuses petites pannes, avec à chaque fois la nécessité de faire des fouilles pour déterrer la pièce fautive. Il n'y a pas qu'aux États-Unis que la distribution est défectueuse!

Quant à la capacité du réseau français de faire face à toutes les surcharges, elle n'est pas certaine. Et personne ne serait assez fou pour mettre sa main à couper qu'il n'y aura pas de panne, au moment des pics de consommation, l'hiver prochain.

André VICTOR

(voir aussi notre article dans la rubrique dans le monde)

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