Mattei, le ministre de la Santé, a fini par se rendre à l'évidence et accepter le chiffre de 5000 morts consécutifs à la canicule. Raffarin, lui, promet de «faire toute la lumière» sur les raisons qui ont conduit à cette catastrophe, d'ouvrir une grande enquête notamment sur le fonctionnement des services d'alerte en matière de santé. Mais comme, pour le moment, il se refuse à mettre en cause la politique du gouvernement, c'est le responsable de la Direction Générale de la Santé, un de ces services d'alerte, qui a démissionné, sautant comme un fusible.

S'ils veulent réellement «faire toute la lumière» sur ce drame, les responsables du gouvernement n'ont qu'à aller faire un stage dans les hôpitaux et les maisons de retraite. Ils s'y frotteront à la lamentable réalité, au manque criant de personnel et de moyens consécutif à la politique d'économies en matière de santé menée par les différents gouvernements, de droite comme de gauche, qui se sont succédé.