Alcatel-CIT : Des suppressions d’emplois avec l’accord de certains syndicats20/08/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/08/une1829.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Alcatel-CIT : Des suppressions d’emplois avec l’accord de certains syndicats

La direction d'Alcatel-CIT a décidé de diminuer de 23000 le nombre de ses salariés dans le monde pour les faire passer à 60000 pour fin décembre 2003.

En France, il est prévu 1060 suppressions d'emplois sur plusieurs sites. Cela ne se réalise pas avec un «plan social» imposé par la direction comme précédemment, mais sous la forme d'un «accord de méthode» signé avec tous les syndicats, à l'exception de la CGT.

Dans ce cadre, les syndicats signataires ont avalisé le volet suppressions d'emplois du plan de la direction. Il est scandaleux de leur part de ne pas avoir défendu les emplois à Alcatel qui n'est pas une petite entreprise en difficulté mais un trust de niveau mondial, riche, et qui fait des profits.

Fin juin, la direction s'est servie de l'accord de méthode et de l'aval des syndicats signataires pour augmenter en cours de route le chiffre de ce qu'elle considère comme un sureffectif et pour annoncer 220 départs supplémentaires.

Et ce n'est pas fini, puisqu'à l'entendre il y aurait trop de monde dans deux divisions où elle annonce, sans les chiffrer, de nouveaux sureffectifs. Ceux-ci seront ciblés: une nouveauté car, théoriquement, tous les départs doivent se faire au volontariat, avec une prime d'aide à la reconversion pour les plus jeunes qui justifient d'un projet de réembauche ailleurs, par transaction pour ceux qui ont plus de 55 ans, voire même maintenant via des préretraites pour ceux qui ont plus de 53 ans.

Ces mesures de préretraites pourraient être enviées par bien des salariés d'autres entreprises, virés quel que soit leur âge, avec le minimum légal, et encore pas toujours.

Dans de telles conditions, bien des travailleurs se précipitent sur ces possibilités qui leur permettent d'arrêter de travailler plus tôt et d'éviter les incertitudes sur leur avenir à Alcatel. Mais si ceux qui partent sont généralement contents, pour ceux qui restent c'est la galère. Car la charge globale du travail ne diminue pas pour autant. Et ce sont ceux qui restent qui doivent compenser par des conditions de travail plus intenses, plus pénibles, la désorganisation dans laquelle le plan de suppressions d'emplois les a plongés.

La direction d'Alcatel gagne sur tous les tableaux: elle supprime des emplois sans diminuer la charge de travail. Et quand elle décidera de réembaucher -si elle s'y décide-, les nouveaux seront moins payés que les anciens dont elle s'est séparée.

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