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Leur société
PARE : Un bilan négatif pour les chômeurs
La direction de l'Unedic, l'organisme gestionnaire de l'assurance-chômage, a rendu public début juillet un bilan qui se prétendait "qualitatif" du PARE (Plan d'aide au retour à l'emploi).
Rappelons que ce dispositif avait été mis en place à la suite d'un accord signé en octobre 2000 entre les représentants du Medef et de la CFDT, la CFTC et la CGC (seuls FO et la CGT avaient refusé de signer), accord approuvé ensuite par le gouvernement socialiste. À travers le Pare, le patronat affirmait vouloir instaurer un suivi "personnalisé" des chômeurs, soi-disant pour faciliter leur retour à l'emploi. En réalité, l'objectif était clairement d'obliger les chômeurs à accepter des emplois sous-payés ou précaires en les menaçant, en cas de refus, de perdre toute indemnité.
Alors quel est le bilan du Pare, deux ans après son entrée en vigueur? Les chiffres fournis par l'Unedic montrent que la durée moyenne d'indemnisation a diminué de neuf jours en 2002 par rapport à 2001 et de 28 jours par rapport à 2000. Preuve que le Pare permet de retrouver plus vite du travail? Mais les dirigeants de l'Unedic se gardent bien d'apporter des informations "qualitatives" sur le type d'emploi trouvé à l'issue des périodes de chômage...
En réalité, un tableau plus précis aurait montré une dégradation de la situation des chômeurs, davantage soumis à la précarité et aux pressions exercées pour leur faire accepter des formations plus ou moins bidon, des petits boulots à temps partiels, ou des missions parfois de quelques jours...
D'ailleurs, et c'est un autre aspect du "bilan", le Pare n'a pas empêché le chômage de repartir à la hausse depuis un an, creusant de nouveau un déficit dans les comptes de l'Unedic. Et pour "équilibrer les comptes", ceux-là mêmes qui sont à l'origine du Pare ont signé une nouvelle convention en décembre dernier, avec pour conséquence, la privation d'indemnisation d'au moins 613000 demandeurs d'emplois entre le 1er janvier 2004 et le 31 décembre 2005, soit presque un tiers des deux millions de chômeurs actuellement indemnisés par l'Unedic.
Alors tous les discours tenus sur la nécessité de développer des politiques de réinsertion des chômeurs sont d'une hypocrisie écoeurante. Le seul objectif des patrons, aidés par des syndicalistes qui gèrent à leurs côtés les caisses de chômage, c'est de réduire toujours plus la part qui revient aux travailleurs.