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Dans le monde
Guantanamo : La loi du plus fort
Cela fait maintenant un an et demi que les États-Unis détiennent, sur l'île de Cuba, dans une enclave militaire du nom de Guantanamo, 680 prisonniers ramenés d'Afghanistan. Les conditions de détention qui y ont cours ont conduit les associations américaines de défense des droits de l'Homme à appeler Guantanamo "le premier camp de concentration extraterritorial de l'Empire américain" - disons, depuis la Seconde Guerre mondiale.
Les prisonniers, de 42 nationalités différentes, y sont détenus sans aucun statut, en-dehors de toute législation et dans le plus parfait mépris du prétendu "droit international". Le statut de prisonniers de guerre qui confère, en théorie, un certain nombre de droits, leur a été refusé. L'administration américaine a inventé pour eux la notion de "combattants illégaux", ce qui permet, selon ses dires, de les détenir en dehors des règles et des conventions internationales.
On a pu voir des images, choquantes, de certains de ces détenus. Le plus jeune d'entre eux a 13 ans. Certains sont parqués en plein air, dans des cages. Ils doivent rester la plupart du temps à genoux, les mains menottées dans le dos, les yeux bandés, le nez et la bouche recouverts d'un masque médical.
Ces hommes seront jugés, sans avoir droit à des défenseurs, par un tribunal spécial militaire dont le Pentagone est, en ce moment même, en train de définir les règles.
Suite logique de ces pratiques: l'armée américaine envisagerait de construire à Guantanamo une "chambre d'exécution" où elle pourrait tranquillement appliquer la peine capitale à ces détenus, loin des yeux du monde.