Grève des médecins urgentistes : Le gouvernement recule05/06/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/06/une1818.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Grève des médecins urgentistes : Le gouvernement recule

Début mai, une nouvelle grève des médecins urgentistes a éclaté en région parisienne. Elle a été largement suivie mais n'a que peu perturbé le fonctionnement des urgences, car les médecins ont continué à travailler normalement tout en étant assignés. Le gouvernement a d'abord choisi de ne pas répondre et certains médecins ont envisagé de durcir leur action en refusant les assignations.

Depuis plusieurs années, régulièrement les médecins urgentistes se mettent en grève. Petit à petit ils ont obtenu quelques améliorations des contrats d'une partie d'entre eux et quelques postes supplémentaires, mais cela n'a pas modifié significativement la situation.

Les urgences et le SAMU ont connu ces vingt dernières années des évolutions considérables. Il y a eu de nombreux progrès techniques, notamment dans le domaine de la radiologie et de la biologie. Le personnel a également beaucoup changé, infirmières ambulanciers, médecins sont de plus en plus spécialisés. Tout cela pourrait entraîner une amélioration de la qualité des soins mais la réalité est souvent une dégradation de celle-ci. Les services d'urgences sont chroniquement débordés. Le lot quotidien des patients est d'attendre plusieurs heures avant d'être examiné et parfois de passer encore des heures sur un brancard avant d'être véritablement hospitalisé. Les effectifs sont insuffisants et il n'y a pas non plus assez de places d'hospitalisation. Les médecins travaillant dans ce secteur font souvent des horaires invraisemblables et leurs contrats de travail sont précaires voire inexistants.

La direction de l'Agence Régionale Hospitalière d'Ile-de-France vient finalement de céder une nouvelle amélioration de contrat et de nouvelles créations de postes de médecins. Les médecins urgentistes trouvent cela insuffisant mais ont tout de même choisi de mettre fin temporairement à leur mouvement.

Il est probable que ce recul du gouvernement s'explique par leur peur que la grève des urgentistes ne rejoigne et favorise celle du personnel hospitalier. Les urgentistes inscrivent clairement leurs actions dans le cadre plus général de la défense de l'hôpital public. Il est évident pour tous que la situation ne peut devenir correcte aux urgences que s'il y a de nombreuses embauches dans toutes les catégories de personnel et que si on crée de nouveaux lits d'hospitalisation.

Aujourd'hui, le gouvernement préfère céder un petit peu aux médecins urgentistes par crainte d'un mouvement plus large. Ce n'est qu'une modeste victoire mais en même temps cela prouve que la soi-disant fermeté du gouvernement n'est qu'une façade.

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