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SNCF Gare Montparnasse : Ils nous cassent les oreilles
Terminée, la gare SNCF de Paris-Montparnasse est une belle gare moderne, où les départs des TGV sont réglés comme sur du papier à musique. En revanche, pour tous ceux qui travaillent sur les quais (cheminots, agents du nettoyage, porteurs, etc.), la situation tourne au cauchemar tant l'intensité du bruit est insupportable.
À la suite de nos plaintes répétées, la direction SNCF a finalement fait réaliser une étude de bruit en juin dernier. Fin septembre, quatre mois après l'étude, nous n'avons toujours pas les résultats officiels, mais officieusement, le niveau sonore serait bien au-delà de la limite supérieure de 85 décibels fixée par la loi pour exiger des dispositions particulières, précisément pour réduire la réverbération du bruit et sa propagation.
Parmi les faits qui contribuent à élever le niveau sonore dans la gare, il y a d'abord la dalle de béton recouvrant les voies, qui n'a été garnie d'aucun matériau isolant et qui transforme ainsi l'ensemble de la gare en une immense caisse de résonnance pour tous les bruits... qui ne manquent pas : les TGV entrent rapidement et freinent avec d'autant plus de force au dernier moment ; les compresseurs des locomotives TGV ne s'arrêtent pas en gare mais continuent à tourner ; certaines vieilles locomotives ont des batteries fragiles qui nécessitent d'être rechargées en faisant tourner les ventilateurs qui, eux non plus, ne sont plus tout jeunes et font un bruit infernal, etc.
Travailler toute la journée dans ces conditions multiplie les dangers. A plus ou moins long terme, les capacités auditives risquent d'être atteintes définitivement. A court terme, la tension due au bruit, l'impossibilité d'entendre les informations transmises par radio, le passage des véhicules sur les quais, etc., signifient une fatigue nerveuse supplémentaire et des risques inutiles.
Evidemment, la direction de la gare fait la sourde oreille à nos demandes réitérées de prendre les mesures qui s'imposent pour nous protéger. Il va falloir que les travailleurs produisent quelques décibels supplémentaires, mais dans les bureaux de la direction cette fois, pour lui faire entendre raison.