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Dans les entreprises
RATP (75) : Grève pour la défense du régime maladie
Le 25 septembre, les agents de la RATP étaient appelés, par la seule CGT, à une journée d'action avec débrayages sur les salaires et surtout contre l'attaque de la direction sur le régime maladie spécifique à la RATP. La direction demande aux syndicats de signer un protocole d'accord afin de " cadrer " des négociations, qui restent à venir, sur la transformation du régime maladie.
Ce régime maladie a été institué en 1950, un an après la constitution de la RATP. Les agents en activité bénéficient d'une gratuité totale des soins à condition de passer soit par des médecins agréés, soit par des centres de soin de la RATP. Il n'y a aucune cotisation, le régime maladie est entièrement pris en charge par le budget de la RATP.
Depuis quelques années les directions locales refusent de plus en plus la possibilité que les agents consultent sur le temps de travail (ce qui était leur droit compte tenu des horaires). Et comme les agents habitent de plus en plus loin et que les délais pour obtenir un rendez-vous médical sont longs, tout ceci a abouti à une désaffection des centres de soins. La direction a donc procédé à la fermeture de la moitié d'entre eux, ce qui ne fait que renforcer le phénomène.
Alors, cyniquement, la Régie, se propose de " moderniser " le système de soins. Comment ? En proposant aux agents de pouvoir se faire soigner n'importe où en échange de la création d'une caisse maladie (qui n'existe pas actuellement) qui rembourserait sur la base du régime général de la Sécurité sociale, le reste étant pris en charge par une " complémentaire santé " d'entreprise, qui serait obligatoire, et qui serait entièrement subventionnée (du moins dans un premier temps) par la RATP. Le système serait différent, mais les agents n'y perdraient rien. Dans ces conditions, pourquoi en changer ?
Le but de la direction est de ramener par étapes le personnel RATP au régime général, c'est-à-dire avec des remboursements limités, sauf quand ils sont couverts par des cotisations du personnel. Elle applique la politique des gouvernements successifs qui veulent supprimer les régimes spéciaux et rendre indispensable le recours à une couverture complémentaire santé. A terme, cela garantit aux groupes financiers leur entrée dans le système, par le biais des assurances santé, qui se substituent de plus en plus aux mutuelles.
Le but est aussi que la RATP devienne une entreprise comme les autres, éventuellement privatisable, sans que des repreneurs éventuels soient arrêtés par un régime de santé trop cher à leurs yeux.
Dans l'immédiat, pour beaucoup d'agents, surtout les plus jeunes, ces questions de régimes santé sont complexes et ils se mobilisent peu là-dessus. De plus, à l'exception de la CGT et des Indépendants, les autres syndicats ont fait campagne pour la signature du protocole d'accord. Ils y voient l'assurance de postes d'administrateurs du fait du mode d'attribution des sièges prévu. Pourtant, et bien que lancé par la CGT seule, l'appel à la grève du 25 septembre a été mieux suivi que ne l'ont prétendu les médias, en particulier sur plusieurs lignes de métro, mais moins sur les bus.
En tout cas le personnel a tout intérêt à se défendre contre un nouveau recul qui le menace, car c'est bien de cela qu'il s'agit, même si la RATP et le gouvernement derrière elle ont choisi d'attaquer par étapes et en commençant par le système de santé.