Prélude à l'ouverture du capital d'EDF GDF : La privatisation de la CNR et les licenciements à la SNET04/10/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/10/une1783.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Prélude à l'ouverture du capital d'EDF GDF : La privatisation de la CNR et les licenciements à la SNET

La Compagnie Nationale du Rhône, dont la fondation remonte à 1921, bien avant la constitution d'EDF donc (1946) gère une quinzaine de barrages et centrales hydroélectriques sur le Rhône, dont Génissiat, Donzère-Mondragon, etc. Elle représente aujourd'hui, malgré l'importance de ses installations, à peine 3 % environ de la production électrique du pays (à cause du poids écrasant du nucléaire). Mais malgré tout, c'est un beau " gâteau ", construit et amorti depuis longtemps.

Ces installations, bien que dépendant d'un organisme juridiquement différent, étaient exploitées par EDF. Dans les faits il n'y avait aucune différence entre les installations d'EDF et celles de la CNR. Jusqu'au jour où on a décidé de privatiser partiellement la CNR. Depuis l'an dernier, le groupe Suez, par le biais de sa filiale Electrabel, est devenu le " partenaire commercial " de la CNR. Maintenant, et ce avant le début de 2003, le groupe Suez devrait devenir l'actionnaire privé et probablement majoritaire de la CNR. Les jeux ne sont pas encore faits, ou du moins pas encore connus.

Electrabel-Suez devrait acquérir prochainement 25 % du capital, mais il se pourrait que sa participation dépasse les 50 %. Qui sont les vendeurs ? Le Conseil général du Rhône, la SNCF et aussi... EDF ainsi que des collectivités locales de la région... Île-de-France. Grâce à Electrabel, le groupe Suez, qui s'apprête à entrer dans le capital de Gaz de France (dont l'ouverture, contrairement à EDF, a déjà été décidée) va constituer un groupe produisant à la fois du gaz et de l'électricité. Cela permet d'offrir des services " multiénergie " que certains gros clients demandent. Et pendant ce temps EDF a reçu l'autorisation d'acheter des compagnies produisant du gaz, de façon à pouvoir lui aussi honorer des commandes " multinénergie ". Et c'est ainsi que GDF + un secteur électrique va se trouver en concurrence avec EDF + un secteur gazier... alors qu'il y a peu de temps, il existait une entreprise EDF-GDF produisant à la fois électricité et gaz ! Voilà à quelles absurdités mènent les appétits des capitalistes qui veulent à toute force créer une apparence de libre concurrence, là où il n'y en avait pas pour pouvoir introduire le capital privé dans la caisse des entreprises publiques.

En même temps que les manoeuvres autour de la CNR, il y a les licenciements annoncés à la SNET. Cette dernière société est la filiale électrique des Charbonnages de France (hors EDF donc). La plupart des 1 243 salariés sont d'anciens membres des charbonnages reconvertis. Signalons aussi au passage que le PDG de la SNET est un certain André Sainjon, ex-dirigeant syndical de la CGT, qui a trouvé là un point de chute certainement bien rémunéré, mais pas particulièrement reluisant. La SNET a ouvert son capital il y a un peu plus d'un an au groupe espagnol Endesa. Ce dernier, qui contrôle 30 % du capital trouve que la SNET n'est pas suffisamment rentable et prévoit 26 % d'emplois supprimés, soit 327 salariés. Ces derniers seront probablement repris par les Charbonnages. Mais Endesa devrait voir sa part du capital portée prochainement à plus de 50 %. Quelle nouvelle vague de suppressions d'emplois s'ensuivra-t-il ?

En tout cas, les affaires de la CNR et de la SNET augurent mal de ce que pourrait être une ouverture du capital d'EDF pour les salariés.

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