" Nouveau Monde " au PS ? D'anciens ministres à l'appétit féroce !04/10/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/10/une1783.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Politiciens

" Nouveau Monde " au PS ? D'anciens ministres à l'appétit féroce !

Samedi 28 et dimanche 29 septembre ceux qui se présentent comme " l'aile gauche " du Parti Socialiste se sont réunis pour fonder un courant, le " Nouveau Monde ", qui aspire à avoir une place centrale au prochain congrès du PS. Mais même si les organisateurs ont tenu à inclure l'adjectif " Nouveau " dans le nom du courant qui va les regrouper dorénavant, ce sont tous de vieux briscards du PS dont le passé indique par avance ce qu'ils feront demain.

En effet, le rapprochement concerne le courant dirigé par Emmanuelli et celui de la plus grande partie de l'ancienne Gauche Socialiste conduite par Mélenchon. Et pour conclure leurs assises, les deux compères ont pu faire chanter l'Internationale, et même pour Mélenchon lever le poing. Seul le vernis de l'emballage peut faire apparaître ce regroupement comme se situant " à gauche " des autres politiciens bourgeois du PS.

Rappelons qu'Emmanuelli a été entre autres ministre du Budget, président de l'Assemblée nationale, un des responsables du PS pendant des années et qu'il ne " s'est démarqué " que quand Jospin l'a battu en 1995 pour avoir l'investiture du PS comme candidat à la présidence de la République, ce qui a valu ensuite à ce dernier la direction du PS et du gouvernement, deux ans après. Quant à Mélenchon, ses invectives contre la politique de l'ancien gouvernement Jospin sont toutes nouvelles, lui qui fut ministre justement aux côtés de... Jospin. Son ancien camarade de gouvernement, Bartolone, déclarait amusé à la radio mardi 1er octobre qu'il était très surpris des propos tenus par Mélenchon le précédent week-end, lui qui n'avait jamais émis la moindre critique quand il était au gouvernement où il était particulièrement sage et obéissant.

C'est dire s'il faut prendre au sérieux les envolées lyriques d'Emmanuelli mettant en cause ce qu'il appelle le " social-libéralisme ", infestant le PS, dont seraient porteurs Fabius, Strauss-Kahn et leur allié de fait, Hollande. Son collègue Mélenchon, pour illustrer l'importance de cette fracture, précisait de son côté : " Nous sommes les héritiers du mitterrandisme ". Tout un programme !

Car il s'agit simplement de la tentative de bons politiciens bourgeois, comme le sont tous les notables PS, d'essayer de conquérir des places. Pour cela, ils tentent de repeindre la façade de la gauche de couleurs neuves, en adoptant un langage qui leur semble plus porteur dans l'air du temps. Comme tout le monde politique branché, ils ont sorti un petit couplet contre " la mondialisation ", et comme d'autres ils se sont fixé comme objectif de " reconstruire une gauche de gauche ". Mais la vieille gauche, entièrement gangrenée par sa soumission aux exigences des patrons et bourgeois français, reste bien mal cachée sous ce petit coup de peinture rosâtre.

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