Mitsubishi : Après dix ans de subventions, la direction ferme l'usine !04/10/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/10/une1783.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Mitsubishi : Après dix ans de subventions, la direction ferme l'usine !

L'usine de fabrication de téléphones portables Mitsubishi d'Etrelles, dans l'Ille-et-Vilaine, va fermer avant la fin de l'année et supprimer plus de mille emplois. C'est d'autant plus choquant que, comme le rappellent les syndicats, il y a 11 ans, le président du Conseil régional Pierre Méhaignerie avait fait venir Mitsubishi à Etrelles à coups de subventions publiques et d'exemptions de taxes. Et après dix ans et plus de 11 millions de subventions, et alors qu'elle aurait dû s'acquitter pour la première année de la taxe professionnelle, la multinationale décide de délocaliser en Chine.

Depuis l'annonce de la fermeture, le 28 février dernier, la direction se permet des réflexions comme " vous êtes jeunes, vous retrouverez du travail dans l'agro-industrie ", autrement dit à l'abattoir, la seule grosse entreprise de la ville, où les conditions de travail et de salaires sont si désastreuses qu'il y a effectivement toujours de l'embauche, nombreux étant ceux qui craquent.

Mardi 1er octobre, l'usine était en grève et 200 travailleurs se déplaçaient à Paris pour manifester au Salon de l'auto et devant le siège du groupe à Nanterre.

Les syndicats CGT, CFDT et CGC avaient demandé le soutien de notre camarade Arlette Laguiller, ajoutant : " Vous avez toujours su, avec Lutte Ouvrière, être la porte-parole des laissés-pour-compte de l'ultra-libéralisme, et d'une voix forte ! "

Notre camarade s'est donc rendue au rassemblement devant le siège à Nanterre où l'accueil des travailleurs a été très chaleureux. S'adressant à eux tous, elle leur a rappelé que dans sa campagne elle n'avait cessé de défendre l'idée qu'il nous faut imposer l'interdiction des licenciements collectifs, en particulier dans les entreprises qui font du profit. Ce qui fut chaudement applaudi. Evoquant les annonces de licenciements chez Alcatel, Aventis, Daewoo, Whirlpool, Danone, Moulinex, elle a souhaité que le monde du travail puisse se faire entendre, tous ensemble, pour créer le rapport de force qui seul, pourra faire reculer les patrons. A la question d'un militant syndical sur les subventions publiques déversées dans les poches de Mitsubishi, notre camarade a lancé : " Le patron doit les rendre intégralement et elles doivent être partagées entre vous " ce qui fut accueilli par des applaudissements et des cris d'approbation.

Les travailleurs exprimaient leurs sentiments de colère et d'écoeurement. Ils en ont des choses à raconter après des années où ils ont travaillé sans se ménager, après des discours de la direction prétendument rassurants l'an dernier - " Des licenciements chez Philips, ce sont des marchés que nous récupérons et donc c'est bon pour notre entreprise ! " - pour arriver à l'annonce de la fermeture en février. Et puis ces mois d'attente, nerveusement éprouvants : " On ne pense plus qu'à ça, on est obsédés ".

Aussi les oeufs, le fumier et autres projectiles dont ils ont décoré la façade leur ont permis de montrer leur indignation. De nouvelles actions sont en préparation.

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