Les reprises d'activité04/10/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/10/une1783.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Les reprises d'activité

Au cours de la dernière vague de licenciements, alors que certains patrons mettaient carrément la clé sous la porte, des travailleurs se sont souvent trouvés sans autre solution que de tenter de prendre en main leur entreprise pour essayer ainsi de sauvegarder leur emploi.

Au total, ces " occupations-reprises " concerneraient aujourd'hui dix mille emplois, surtout dans de petites entreprises d'une centaine d'employés en moyenne. Une soixantaine de ces entreprises se sont même regroupées en un Mouvement National des Entreprises Récupérées (MNER), dont certaines ont opté pour le statut de coopératives.

Quelques-unes de ces reprises sont connues comme celles effectuées par les céramistes de Zanon à Neuquen, les mineurs de charbon du Rio Turbo ou encore les ouvrières de Brukman à Buenos Aires, et d'autres. Tous essayent de maintenir en activité des entreprises que leurs propriétaires auraient fermées si les travailleurs n'avaient pas réagi. En attendant que des décisions judiciaires soient prises, les travailleurs ont essayé de proposer un plan de reprise par eux-mêmes de l'activité, comme à Rio Turbo, soit en reprenant sans attendre l'activité comme chez Brukman. Les mineurs de Rio Turbo viennent d'obtenir que soit cassé le décret qui signifiait la fin de l'exploitation de cette mine.

Chez Brukman, entreprise de confection où l'on fabrique des vêtements pour hommes, une cinquantaine de travailleuses et quelques travailleurs sont parvenus à continuer l'activité. Cette marque connue de vêtements avait sa clientèle, et ils ont donc continué à fournir les mêmes boutiques que du temps où les frères Brukman étaient à la tête de cette entreprise, arrivant à peu près à payer les salaires de tous, des salaires cependant diminués, car ils ont également estimé qu'ils devaient régler les dettes laissées par l'ancien propriétaire.

Dans une clinique de Cordoba désormais gérée par ses employés, les consultations ont ainsi pu être maintenues. Des médecins employés par cette clinique, et d'autres qui viennent y faire des consultations par solidarité, permettent que cet établissement continue à assurer le service qui était le sien avant le départ des employeurs.

Pour l'instant, ces initiatives sont plus une des facettes des mille et une façons dont les travailleurs survivent dans une société qui s'enfonce dans la crise que le signe d'un début d'offensive de la classe ouvrière. La peur du chômage pèse beaucoup, en effet, sur les travailleurs qui conservent leur emploi.

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