Les chômeurs menacés par le MEDEF04/10/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/10/une1783.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Les chômeurs menacés par le MEDEF

Cela fait un an et demi maintenant que chaque nouveau mois les chiffres officiels du chômage sont à la hausse. On en est maintenant à 2,3 millions de sans-emplois. Et voilà que les représentants du patronat regroupés au sein du MEDEF, s'indignent, non pas de cette augmentation et des drames qu'elle entraîne, mais de l'accroissement trop grand à leurs yeux du nombre de chômeurs indemnisés.

Les chiffres de l'UNEDIC font apparaître qu'à fin 1995 le nombre de chômeurs indemnisés, pour la plupart très faiblement, approchait les 44 %. Ce nombre tombait à 41 % en juin 1998, et le drame pour le patronat c'est qu'il serait remonté à 50 % à l'heure actuelle. Les responsables de l'UNEDIC envisageraient pour 2002 un déficit de l'assurance chômage supérieur à 3 milliards d'euros.

Aussi les responsables patronaux voudraient-ils au plus vite revenir sur une partie des mesures mises en route en 2001, en particulier la non-dégressivité des indemnités chômage, qui offre aux chômeurs une protection temporaire contre une baisse trop brutale de leurs ressources. Car auparavant ces indemnités chômage pour les chômeurs de moins de cinquante ans baissaient tous les six mois, et même tous les trois mois pendant des années.

Même si les conditions d'accès aux indemnités ont été par ailleurs facilitées pour les chômeurs en contrat de courte durée, c'est scandaleux qu'aujourd'hui encore la moitié des chômeurs ne touchent rien. Et si l'on veut parler des causes premières du déficit actuel de l'UNEDIC il faudrait d'abord parler de la baisse de plusieurs milliards de cotisation que le patronat, avec l'appui du gouvernement Jospin, s'était alors octroyée.

Curieusement personne ne parle au moins de rétablir le taux précédent de cotisation des patrons qui sont pourtant bien ceux qui licencient. La seule solution envisagée par le patronat est de limiter le peu que reçoivent les chômeurs (qui voient alors leurs ressources amputées de 20, 30 % ou plus, par rapport à ce qu'ils touchaient en travaillant) et de faire retomber le plus rapidement possible leurs maigres indemnités. Rappelons que l'indemnité de fin de droit, dite ASS, seuil plancher des allocations de chômage, se monte a à peine plus de 2 600 francs par mois.

Menacés plus que jamais par les plans de licenciements qui se multiplient, les travailleurs voient les patrons et leurs alliés se préparer à les priver des quelques protections financières existantes.

Partager