Ile de la Réunion : Les emplois-jeunes en lutte04/10/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/10/une1783.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Ile de la Réunion : Les emplois-jeunes en lutte

A la Réunion, à plusieurs reprises, les jeunes embauchés en " emplois-jeunes " sont descendus dans la rue pour se rappeler au bon souvenir du gouvernement. Même si dès le départ ils savaient à quoi s'attendre puisque ces contrats créés par la gauche en 1987 étaient prévus pour cinq ans maximum, ils n'entendent pas maintenant se faire jeter de leur travail comme des malpropres, et ils ont raison.

Ces jeunes travailleurs qui sont au moins sept mille à la Réunion, c'est-à-dire autant que le nombre de jeunes qui arrivent chaque année sur le marché du travail, ont le sentiment justifié d'assumer des tâches utiles, que ce soit dans les écoles ou dans les quartiers. Alors, il n'y a aucune raison qu'ils ne conservent pas leur emploi, surtout après une période d'essai qui a duré les cinq ans de leur contrat, où ils ont eu tout le temps d'apprendre et de faire apprécier leur travail.

La ministre de l'Outre-mer, Girardin, a affirmé que les emplois-jeunes coûtaient trop cher à l'État. C'est pourquoi le gouvernement ne les reconduira pas, a-t-elle dit, ajoutant avec cynisme qu'elle en avait assez de voir des jeunes ayant un bac ou une licence passer leur journée à faire des photocopies ! Elle a simplement oublié de préciser qu'elle non plus ne prévoit rien comme alternative et surtout pas de contraindre le patronat à embaucher. Pour ces ministres payés à hauteur de 13 300 euros mensuels, peu importe finalement de couper les vivres à des salariés disposant d'à peine le SMIC.

Beaucoup d'emplois-jeunes risquent fort de ne pas retrouver de travail d'autant qu'ils ne pourront pas prétendre aux contrats-jeunes créés il y a peu par la droite et qui subventionnent les patrons qui embaucheraient des jeunes de moins de 22 ans. De toute façon les patrons n'embaucheront pas plus qu'ils ne l'ont fait jusque-là. Ils feront plutôt appel au surtravail de ceux qui sont déjà embauchés comme le permet le gouvernement Chirac-Raffarin qui vient de déplafonner le nombre d'heures supplémentaires autorisées.

Il n'y a pas que les emplois-jeunes qui ont à craindre pour leur avenir. Tous les travailleurs en contrats précaires sont dans ce cas. Il y a par exemple des milliers d'employés communaux, dont seuls 20 % sont titularisés. La seule promesse faite par Girardin est la création de " groupes de travail ". Autant dire du vent !

Les emplois-jeunes ont raison de montrer leur mécontentement. C'est dans la rue et en amplifiant leur protestation qu'ils se feront entendre du gouvernement et pourront le faire reculer. Ce qui est vrai aussi pour l'ensemble du monde du travail.

Partager