Un des deux centres de renseignements téléphoniques de France Télécom (" le 12 ") qui existaient en Moselle, l'un à Metz (80 personnes) l'autre à Thionville (24 personnes), à 30 km de Metz, va être supprimé.

Lundi 16 septembre, les syndicats ont reçu par fax une convocation pour une réunion avec la direction. Comme elle ne comportait aucun ordre du jour, les syndicats ne s'y rendirent pas. Le lendemain, la direction apprenait au personnel que le " 12 " de Thionville allait fermer ses portes d'ici la fin de l'année.

La direction est plutôt vague sur l'avenir du personnel : elle parle de mutations, soit sur Thionville soit sur la plate-forme Wanadoo de Metz avec des trajets supplémentaires. Aussitôt le personnel a fait grève, comme celui du centre de Metz, et appelé la population à le soutenir en faisant signer des pétitions qui se sont remplies toutes seules. Mais la direction n'a rien voulu savoir et maintient sa décision.

L'ambiance est plus que tendue, la direction se comporte comme n'importe quel patron privé. Plusieurs crises de nerfs ont eu lieu à Thionville, les agents étant constamment sous pression. Cette tension est sensible dans tous les centres de France Télécom. Ainsi, autrefois, ceux qui voulaient des mutations étaient classés comme instables, aujourd'hui celui qui reste à son poste est regardé de travers. Et la privatisation, organisée par le gouvernement Jospin, a empiré les choses.

Pour les usagers, la fermeture du " 12 " à Thionville s'inscrit dans la logique de liquidation des centres de renseignements avec opérateurs. Officiellement, avec le boom des portables dont, en plus, le service de renseignements est séparé de ceux du téléphone fixe, il y a de moins en moins d'appels pour le " 12 ".

Mais surtout la direction explique qu'avec la mise en place de l'annuaire vocal automatisé (AVA) le trafic va encore diminuer. Ce nouveau dispositif, prévu pour avril prochain, promet une belle pagaille pour les usagers désirant obtenir un renseignement téléphonique : pour faire comprendre au robot le numéro de Dupont ou Durand, pas trop de problème... mais allez demander à l'AVA un nom mosellan (par exemple) avec... un accent corse ! Le robot n'a pas fini de faire des blagues aux usagers, comme beaucoup d'agents l'ont constaté en essayant par eux-mêmes. On va nous rejouer la version moderne du sketch de Fernand Raynaud du 22 à Asnières !

Mais cela est le cadet des soucis de la direction qui n'a comme objectif que de supprimer des postes pour combler les pertes colossales que sa politique a entraînées.