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- Lutte ouvrière n°1783
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Eaux de Volvic (Puy-de-Dôme) : Deux semaines de grève pour les salaires
A proximité de Clermont-Ferrand, au pied des volcans, le personnel de l'usine des Eaux de Volvic - surtout les équipes de production - a fait grève depuis lundi 16 septembre pour obtenir une augmentation de salaire.
C'est l'usine principale qui était touchée par la grève lancée par la CGT, fortement majoritaire dans l'entreprise. La CFDT y a participé du bout des lèvres les deux premiers jours, puis a laissé tomber. Si les grévistes n'étaient pas majoritaires : 150 environ sur 400 salariés, leur grève a gêné de plus en plus la production. A l'autre petite usine, les services commerciaux ont eu leur activité réduite. Quant aux expéditions à l'exportation, notamment vers l'Allemagne, elles ont été fortement perturbées, bien que la direction prétendait le contraire.
Les horaires se font en équipes de 3 X 8 et de journée. Les lignes de production sont spécialisées pour l'exportation ou les commandes intérieures, surtout vers les grandes surfaces. Les ouvrières sont les plus nombreuses dans les salles d'embouteillage. Des jeunes embauchés touchent des salaires autour de 1 150 euros (7 500 F) en moyenne car selon les lignes de production appelées A, B ou J, le salaire est différent.
C'est cette question des salaires qui a déclenché la lutte. Que ce soit à la fabrication des bouteilles, chez les agents de maintenance, à la désinfection, les caristes ou en logistique, tous sont moins payés que leurs camarades de travail d'Evian. Ils font le même travail, et ils ont le même patron : la société Danone.
Le groupe Danone se porte très bien. C'est l'un des trusts mondiaux de l'agroalimentaire qui possède des produits laitiers, des usines de biscuiterie, et les eaux dont Evian et Volvic. Ses bénéfices sont considérables : 61 millions d'euros (400 millions de francs) déclarés en 2001 uniquement pour le secteur boissons.
La production augmente constamment. Les machines sont de plus en plus perfectionnées, d'où des réorganisations et des suppressions de postes qui ont fait augmenter la productivité, mais les salaires n'ont pas suivi.
La direction a multiplié les manoeuvres contre les grévistes tout en prétendant que la grève ne la gênait pas. Elle comptait sur les stocks, mais ceux-ci ont fondu. Elle a envoyé un huissier constater le blocage des camions par le piquet de grève. Elle a voulu faire croire qu'elle faisait un compromis simplement en acceptant d'avancer à novembre la date des réunions paritaires pour discuter des salaires, ce qui était prévu en décembre.
La direction a également publié des communiqués mensongers sur le niveau des salaires en affirmant que la moyenne de ceux-ci à Volvic serait de 2 337 euros (15 000 francs) sans dire que cela inclut aussi l'encadrement et qu'il s'agit de salaires brut. La moyenne véritable pour des centaines d'employés et d'ouvriers reste en réalité en dessous de 1200 euros (8000 francs ) net.
A la fin de la deuxième semaine de grève, la direction parlait d'augmenter seulement des primes de postes et de façon dérisoire : 0,80 euros alors qu'à Evian, elle est de 17,24 euros. Pour se justifier la direction déclarait " c'est normal puisque ce n'est pas le même coût de la vie qu'en Auvergne " ! Enfin, concernant le paiement des jours de grève, elle proposait la récupération par le travail le samedi. C'est ce qu'elle appelle " avancer d'un pas ".
Vendredi 27 septembre au soir, la direction acceptait enfin de négocier, mais uniquement sur la question des primes. Il y aura une augmentation de 93 euros net sur la prime de panier pour ceux en équipes, avec effet rétroactif au 1er mai 2002. De plus des tickets restaurant seront accordés à prix réduit, la direction en payant une bonne partie. Les grévistes ont alors décidé de reprendre le travail.