Attaques en cascade contre l'emploi04/10/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/10/une1783.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Attaques en cascade contre l'emploi

Les annonces de suppressions d'emplois s'accumulent. Rien que le 1er octobre, on en annonçait 1 200 chez Hewlett-Packard, le géant de l'informatique, 190 chez Saint-Gobain-céramiques, 280 dans la région lyonnaise chez Infogrames, premier éditeur européen de jeux vidéo. Sans parler des plans plus anciens, mais qui ne datent que de quelques semaines ou de quelques mois comme chez Whirlpool à Amiens (365 emplois supprimés), Daewoo en Lorraine (229), Bull à Angers (426) et les " poids lourds " TotalFinaElf (1 500 d'ici 2005) et Alcatel (plus de 20 000 licenciements sur l'ensemble du groupe en France et à l'étranger).

A cela s'ajoutent évidemment toutes les fins de contrats de travail précaire, qu'il s'agisse de contrats d'intérim ou à durée déterminée - comme ceux des 900 travailleurs renvoyés de Renault-Sandouville - qui ne portent pas le nom de licenciements.

D'ailleurs un certain nombre de patrons évitent ce terme pour mettre en avant les départs " au volontariat ", les incitations à créer son entreprise, les reclassements, propositions toutes plus mensongères les unes que les autres, comme le savent bien, par exemple, les travailleurs de Moulinex.

Mais pas besoin de gratter beaucoup pour retrouver vite l'arrogance patronale : celle du président d'Infogrames, par exemple, rageant contre la loi de modernisation sociale - pourtant si timide - accusée de " non-assistance à entreprise en danger " parce qu'elle impose des discussions, et donc des retards, avant licenciements.

Pour eux, il est urgent de " renouer avec les profits ", même s'ils font partie de groupes florissants dont les affaires ont été exceptionnelles et qui, souvent, ont bénéficié de confortables subventions publiques comme Daewoo, entre autres.

Ce n'est pas l'État qui viendra les contredire : lui aussi, il fait des économies de personnel ; dans le même esprit que son prédécesseur mais moins dissimulé, le gouvernement Chirac-Raffarin annonce haut et fort la diminution du nombre des fonctionnaires ; la privatisation d'Air-France entraînera une diminution d'effectifs ; quant à EDF-GDF, la direction s'attaque aux retraites de ses salariés.

C'est bien d'une attaque d'envergure qu'il s'agit, celle du patronat et du gouvernement contre tous les salariés, quelles que soient les branches ou les régions, du privé comme du public. Et une attaque qui mérite une riposte à sa hauteur.

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