ALCATEL-CIT Nanterre : La direction annonce la couleur04/10/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/10/une1783.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

ALCATEL-CIT Nanterre : La direction annonce la couleur

Fin juin, Alcatel avait 4 milliards 800 millions en caisse et un endettement de 1,3 milliard. Comme l'a dit la direction, lors de la dernière réunion du Comité central d'entreprise, c'est une situation correcte. Tchuruk, le PDG du groupe, a annoncé qu'Alcatel continuait de prendre des parts de marché même si, toujours selon son représentant à Alcatel-CIT, le groupe vit en " apnée " et qu'il faut survivre sans gaspiller le " cash " pour être capable de redémarrer. Mais pour ne pas gaspiller son " cash ", comme elle dit, la direction veut réduire les coûts dans tous les domaines en continuant notamment sa politique de réduction des effectifs.

Les annonces récentes faites par Alcatel de supprimer encore 9 000 emplois dans le groupe se traduiraient par la suppression de 200 emplois sur le site de Vélizy d'ici la fin de l'année par rapport à l'effectif d'août 2002. Dans le groupe l'effectif aura été réduit de 1 094 personnes en un an, passant de 9 175 en janvier à 8 081 en décembre si la direction réussit son coup.

Elle voudrait bien continuer à réduire les effectifs par la méthode " douce ", soit en vendant ses usines comme elle l'a fait à Cherbourg, soit en appliquant des " mesures d'âge " faisant partir les salariés de 55 ans et plus. Mais il n'y a plus grand-chose à vendre et les plus de 55 ans sont quasiment tous partis ou sur le point de partir.

A Vélizy, 40 salariés de moins de 55 ans ont tout de même été poussés vers la porte par Alcatel-CIT, accusés soit d'incompétence, soit de refuser d'évoluer. Ils ont quitté l'entreprise après un accord de transaction. Ces méthodes sont également pratiquées à Nanterre.

Pour continuer à " dégraisser " sans vague et sans plan social, la direction a demandé leur concours aux organisations syndicales présentes au CCE, par un " accord sur la méthode qui définirait les moyens de régler les sureffectifs dans un groupe de concertation ". Ce point sera discuté lors d'un prochain CCE. On verra si des syndicalistes osent se lancer dans cette aventure...

En attendant, dans les établissements, à Nanterre et à Vélizy, il y a eu des réactions des travailleurs et il n'est pas certain que ces nouveaux mauvais coups contre l'emploi puissent aboutir.

Exploitation sans frontières

Tandis qu'Alcatel annonce encore 9 000 suppressions d'emplois sous prétexte de difficultés financières, le groupe continue à faire son beurre. Ainsi en Chine, tout va bien pour Alcatel-Shanghai Bell qui fabrique du matériel spécifiquement destiné aux pays pauvres et reçoit des aides à l'exportation de la part de l'État chinois, sans parler des faibles salaires que reçoivent les ouvriers chinois...

Une suppression d'emploi qui ne passe pas en douceur

Sur le site de Nanterre, un travailleur du service formation-clients a été accusé à tort de falsification de documents par son chef. Il est menacé d'être licencié pour faute grave. Seulement, ce travailleur n'a pas accepté d'être accusé ainsi, il a rendu son problème public en informant ses collègues et les syndicats.

Du coup, le jour de l'entretien préalable, nous étions 150 à l'accompagner et 180 à l'attendre à la fin de l'entrevue. La direction doit rendre son " verdict " d'ici à 30 jours. Mais il a déjà été décidé de faire circuler une pétition soutenue par toutes les organisations syndicales de Nanterre, car il ne faudrait pas laisser croire à la direction que nous avons jeté notre cri avant d'accepter sa décision. Nous sommes, au contraire, fermement décidés à obtenir la levée de toute menace sur notre camarade.

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