Lundi 3 juin, les guichetiers de la Recette Principale de Paris entamaient leur deuxième semaine de grève. Cinquante à soixante guichetiers sont chaque jour mobilisés pour s'opposer principalement à la suppression de sept postes, dont quatre de cadres ou de chefs d'équipe.

Durant toute la première semaine, la direction a misé visiblement sur la lassitude des grévistes, refusant toute concession, mais elle en a été pour ses frais. Les journées du mercredi et du jeudi, alors qu'aucune rencontre n'était prévue avec la direction, ont été mises à profit pour s'adresser aux autres catégories de postiers : les agents du centre de tri et aussi les facteurs qui ont accepté, par solidarité, de distribuer le tract des grévistes aux usagers sur leur propre tournée dans tout le centre de Paris.

Jeudi 30 mai, trente-cinq grévistes s'invitaient dans une réunion de la direction. La rencontre qui a suivi n'a rien donné mais, rien que pour voir la tête de ces messieurs, cela valait le déplacement.

L'assemblée générale de vendredi midi 31 mai votait à l'unanimité, moins deux abstentions, la poursuite de la grève jusqu'au lundi. Et c'est ce lundi matin, après avoir constaté que la grève se poursuivait, que la direction annonçait sa première " avancée " : l'octroi d'un samedi libre sur deux à une femme de ménage, la seule personne de ce service à ne pas en bénéficier, et le remplacement d'une collègue qui doit partir en juillet et dont le poste devait être supprimé. Mais rien sur les six autres suppressions de postes !

C'est dire que l'assemblée générale de lundi midi 3 juin, une des plus nombreuses depuis le début avec le retour de nombreux collègues en vacances, a décidé de poursuivre la grève et la mobilisation : manifestation devant le siège de La Poste à Boulogne l'après-midi même et surtout appel au rassemblement des postiers devant les guichets de la rue du Louvre le lendemain midi. Et ce sont quelque 200 personnes qui se sont retrouvées ce jour-là : les grévistes, bien sûr, mais aussi des facteurs et des postiers des bureaux de quartier et d'autres services ainsi que quelques représentants syndicaux et politiques, dont, bien sûr la candidate de Lutte Ouvrière de la circonscription accompagnée de notre camarade Chantal Cauquil, qui s'est adressée aux grévistes.

Les grévistes, contents et touchés par la solidarité de tous, sont partis en manifestation à la Mairie de Paris pour obtenir d'être reçus.

Ils ont surtout décidé de tenter une nouvelle fois de rallier leurs collègues de nuit qui, n'étant pas touchés par les suppressions d'emplois, ne se sont pas jusqu'alors joints au mouvement.

Pour l'instant, la direction n'a rien cédé de plus - ce qui est bien insuffisant - et la grève continue...