Les salariés de l'usine de chaussettes Doré-Doré de Fontaine-les-Grès, dans l'Aube, viennent de faire en partie reculer leur direction.

A la mi-avril celle-ci avait engagé une procédure de 132 suppressions d'emplois (sur 470 salariés), comportant la fermeture du site de production de Troyes. Ne fournissant que des informations au compte-gouttes, et en plus contradictoires, prétextant de grandes difficultés financières, de nombreuses hypothèques, elle comptait bien arriver à faire accepter des indemnités de licenciement des plus réduites, bien inférieures à ce qu'avaient touché tous ceux qui, dans les années précédentes, avaient quitté l'entreprise ou avaient été licenciés.

Alors, fin mai, la grève a repris, indépendamment des organisations syndicales, qui dès le lendemain s'associaient au mouvement. Les portes de l'usine ont été bloquées, décorées de treillis de collants, empêchant tout mouvement de camions. Ce blocage s'est poursuivi pendant le week-end, ponctué de barbecues dans la cour sous un soleil magnifique.

Devant cette détermination, le PDG seul, sans le chef du personnel, est intervenu pour proposer un accord qui retarde la fin de la procédure, augmente les indemnités, n'effectuant aucune retenue sur salaires pour la semaine de grève : deux gros clients attendaient d'être livrés pour régler la commande...

Le recul du PDG n'est certes pas ressenti comme une victoire, mais les grévistes au moins ont la satisfaction de s'être fait respecter.