Jack Lang a déclaré vouloir développer dans les établissements scolaires l'enseignement du " fait religieux ".

S'il s'agissait simplement d'introduire dans les cours d'histoire l'enseignement du rôle qu'ont joué les religions et ceux qui s'en réclament dans la vie politique, sociale, morale, est-il nécessaire de rappeler à ce ministre de l'Éducation, qui fait preuve d'un manque d'instruction désolant, que cela fait déjà partie des programmes dans les collèges et les lycées ? Ainsi l'histoire de la religion des Hébreux ou encore l'apparition du christianisme, celle de l'Islam, la Réforme protestante du XVIe siècle, sont au programme de la sixième, de la cinquième et de la seconde.

Mais ce n'est manifestement pas de l'enseignement de cette histoire des religions qu'il s'agit pour le bon apôtre Lang. Il propose en effet que les enseignants transmettent des connaissances sur " les croyances et les rites " et donnent " une culture ouverte sur le fait religieux ", afin, dit-il, de développer la tolérance entre communautés. Ce jésuitisme vise à introduire dans l'enseignement ce qui relève en fait des différents cathéchismes, donc du domaine privé, mais pas de l'école publique laïque .

Lang, spécialiste en oeillades tous azimuts, justifie sa nouvelle révélation par la nécessité d'éveiller les intérêts des élèves et par un souci de lutter contre la faiblesse des connaissances des enseignants en la matière. Comme s'il n'était pas plus sérieux et important d'orienter l'intérêt des élèves vers des domaines de la connaissance véritable. Pourquoi par exemple l'actuel ministère de l'Éducation nationale n'insiste-t-il pas plutôt sur l'importance de l'enseignement de l'histoire de la science qui est actuellement réduite à la portion congrue dans les programmes, ou encore sur l'histoire de l'esprit scientifique, du matérialisme et de l'athéisme ?

Lang, ministre de l'Éducation nationale laïque et publique, ou futur ministre des cultes ?