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- Lutte ouvrière n°1750
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Leur société
Foyers socio-éducatifs "ACCES" (Tours) : Le maire mégote sur les moyens... pas sur la matraque !
Les salariés des foyers socio-éducatifs ACCES de Tours sont en grève depuis le lundi 28 janvier pour obtenir de la mairie, leur principal bailleur de fonds, les moyens de fonctionner. Le conflit entre la municipalité PS de Tours et les salariés d'ACCES est une histoire à rebondissements, puisqu'en mai 2001 déjà, ces derniers avaient fait deux semaines de grève pour défendre leurs activités et leurs emplois.
Employés à temps plein pour certains, ou n'assurant que quelques heures de vacation pour d'autres, les 400 salariés d'ACCES organisent autour de huit foyers des activités de toutes sortes, de la musique à la couture en passant par le sport ou l'informatique. Ils assurent également l'accueil des enfants en dehors du temps scolaire. Ces activités sont loin d'être marginales, puisqu'elles concernent 10 000 adhérents et 30 000 usagers.
A moins d'être portées à des tarifs dissuasifs pour le plus grand nombre, les cotisations des usagers ne sauraient suffire à financer les activités et les salaires. Pour fonctionner, ACCES a besoin d'une subvention annuelle de 20 millions de francs. Jean Germain, le maire PS de Tours, a décidé qu'il n'irait pas au-delà de 13 millions. Comme l'ont expliqué dans des tracts à la population les salariés d'ACCES, cela revient à décider le licenciement du quart des salariés permanents, et la disparition à court ou moyen terme des accueils d'adolescents, des accueils périscolaires et du secteur loisirs.
Mardi 22 janvier, alors que les salariés d'ACCES s'étaient réunis dans le hall de la mairie pour faire entendre leur voix, deux jours avant que le tribunal de grande instance ne se prononce sur l'éventuelle liquidation de l'association des foyers, le maire a fait intervenir la police nationale pour évacuer l'hôtel de ville. L'intervention à coups de matraque sur des manifestants assis a fait deux blessés, et fait monter d'un cran la colère.
Interrogé par les journalistes, Jean Germain a justifié l'intervention policière en ajoutant avec mépris que "la mairie n'est pas le lieu où doivent se regrouper tous les contestataires de la société". Il a même osé dire qu'il s'en tenait à la version de la police selon laquelle aucun policier n'a sorti sa matraque : "Si vous me présentez une cassette qui montre à l'intérieur des locaux municipaux un policier faire usage de sa matraque, je vous répondrai". Or, un tel film a bien été tourné pendant l'intervention, et ces images sont disponibles sur le site Internet d'ACCES !
C'est tout cela, de même que l'incertitude du lendemain et le refus des licenciements qui a conduit les salariés à être en grève depuis le 28 janvier.
En préférant accorder des millions de francs de subventions à des entreprises comme Bouygues-Télécom ou ST-Microélectronics, ou bien en accordant chaque année au ruineux Palais des congrès une subvention équivalente à ce que demande ACCES, le maire de Tours a clairement montré de quel côté il se situe. Les grévistes, eux, ont le sentiment de défendre, en même temps que leurs emplois, un service utile à la population. Une population qui leur fait bon accueil dans les quartiers, sur les marchés où ils vont diffuser leurs tracts, dans les manifestations.