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Ecoles élémentaires et maternelles de Paris : Les projets de rythmes scolaires de la mairie
Le vendredi 18 janvier, les enseignants des écoles élémentaires et maternelles de Paris se sont mis en grève reconductible afin de demander le retrait d'un "projet "d'aménagement des rythmes scolaires émanant de la Mairie de Paris et du Rectorat.
Avant que les écoles en soient informées, des états généraux avaient été tenus les 27 et 28 novembre à l'hôtel de ville de Paris à grands frais afin d'annoncer leur volonté de modifier l'organisation du temps à l'école primaire, sous prétexte d'adapter l'école aux rythmes biologiques de l'enfant.
C'est la réception d'un prétendu questionnaire de consultation fin décembre qui a fait réaliser aux personnels enseignants et d'animation périscolaire (animateurs des centres de loisirs et garderie de fin d'après-midi) qu'il ne s'agissait plus seulement d'un projet. En effet, la formulation des questions sous-entendait que les intentions des autorités étaient un fait acquis et n'étaient donc pas des propositions discutables. L'unique recours pour les enseignants a été de se mettre en grève reconductible afin d'être entendus !
De fait, il y a beaucoup de choses à faire évoluer à l'école. L'emploi du temps en est une, mais pour un enseignement de qualité, il faut plus de personnel enseignant, ASEM et d'animation ainsi que des moyens supplémentaires.
La Mairie et le Rectorat de Paris proposent, entre autres, de transférer le samedi matin, travaillé par les enfants actuellement, au mercredi matin, alors que les chrono-biologistes sur lesquels ils prétendent s'appuyer ont montré à quel point la pause du mercredi est indispensable pour les enfants. Le reste de l'emploi du temps de semaine serait également modifié de façon à ce que la Mairie puisse se désengager d'une partie du service gratuit des activités périscolaires en faveur d'activités payantes proposées par des associations privées. Il est inadmissible que l'Education nationale cautionne cette accentuation des inégalités entre les enfants des différents quartiers parisiens !
Le gouvernement sait faire la morale aux parents accusés de démissionner de leur rôle, mais il est capable d'imposer un emploi du temps scolaire qui met à la rue les enfants des quartiers populaires à partir de 12 h 30, 15 h 30 ou 16 h 00 selon les jours.
Ce projet des autorités s'inscrit plus dans la flexibilité des horaires imposée de façon générale depuis la loi dite des 35 heures que dans le respect du rythme de l'enfant. Il semble qu'on veuille faire une école à la carte où les grandes plages horaires dégagées d'enseignement seraient profitables à l'épiscopat et aux associations. Et il va sans dire que serait comprise également une flexibilité des personnels des écoles.
M. Jardin, directeur de l'Académie de Paris a confirmé cette volonté en déclarant : "L'école a constamment évolué pour s'adapter à la vie sociale, l'école du samedi matin n'est plus adaptée". C'est donc, pour tous ces bureaucrates, à l'enfant de subir les exigences des dirigeants et décideurs économiques !