Delanoë, de Porto Alegre à New-York08/02/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/02/une1750.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Delanoë, de Porto Alegre à New-York

Le carnet de voyage du socialiste Bertrand Delanoë, maire de Paris, a été particulièrement chargé ces derniers temps, entre Porto Alegre et New York.

Après être allé, le 28 janvier, au Forum des élus locaux à Porto Alegre, au Brésil, lieu de rassemblement des associations anti-mondialisation, Delanoë a eu juste le temps, le 29, de discuter avec sa collègue Martha Suplicy, maire de Sao Paulo, avant de s'envoler pour New York, le soir même. Le 30 janvier ? Un peu de tourisme culturel, expositions et concerts. Mais le 31 au matin, il était déjà à pied d'oeuvre et devait rencontrer le tout nouveau maire de la ville, le magnat Michael Bloomberg. Le soir-même, à l'hôtel Astoria de New York, Delanoë était présent à l'ouverture du "Forum économique mondial" ; ce rassemblement annuel des grands financiers de la planète qui se déroulait auparavant, à Davos, en Suisse, se tenait exceptionnellement à New York, cette année, et tel était l'objectif final du périple de Delanoë sur le continent américain.

Les autres élus, députés ou ministres socialistes, s'étaient partagé la tâche : certains allant faire de la figuration à Porto Alegre (où on n'a jamais vu autant de ministres français), d'autres discuter affaires à New York. Delanoë, lui, plutôt que choisir n'a pas hésité à faire plus de 20 000 km en avion, en quelques jours, pour s'inviter aux deux forums !

Evidemment, le maire de Paris n'entendait pas se laisser voler la vedette au forum des élus locaux par un Chevènement, certes présidentiable, mais maire d'un chef-lieu de province, voire par un ministre socialiste, maire d'une petite ville de banlieue ! Prendre un bain de foule à l'autre bout de la planète, tenir des propos contre la mondialisation devant un parterre d'élus locaux triés sur le volet, se montrer aux côtés de José Bové, le leader de la Confédération paysanne, avec qui il a fait le voyage, cela n'engage à rien et peut toujours séduire une partie de l'électorat.

Mais alors, pour quelle raison Delanoë est-il allé à New York en compagnie des grands financiers de la planète ? Par refus de se laisser doubler sur sa droite par un Laurent Fabius, ministre socialiste de l'Economie et des Finances ? Par excès de prudence afin de ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier ? Ou bien pour chercher reconnaissance et respectabilité auprès des grands de ce monde ? Il est vrai que la mairie de Paris représente un sacré tremplin pour devenir un jour ministre, Premier ministre, voire président de la République ! Chirac en a bien fait l'expérience avant lui ; et de telles perspectives, cela ouvre forcément l'appétit.

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