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- Lutte ouvrière n°1750
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Citroën Aulnay-sous-Bois (93) : Pas de panique... il y a le feu !
Mercredi 30 janvier à 19 h 30, un incendie s'est déclaré dans le bâtiment des deux chaînes de montage à l'usine Citroën d'Aulnay-sous-Bois. 200 planches de bord de la nouvelle voiture (C3) et des tapis d'insonorisation stockés dans un magasin ont pris feu dégageant une épaisse fumée âcre (ce sont des pièces en plastique).
A cette heure-là, les ouvriers du montage 2, soit près de 400 personnes, avaient quitté l'atelier pour la pause repas. Des ouvriers présents ont essayé d'éteindre le feu, puis les pompiers de l'usine sont arrivés et le feu a été maîtrisé en vingt minutes. Mais pendant ces minutes, ni l'alarme incendie ne s'est déclenchée ni les sprinklers (le système anti-incendie fixé au plafond) n'ont fonctionné (juste un goutte-à-goutte au lieu d'un débit prévu de vingt-quatre litres à la minute). Les fumées se sont donc répandues dans tout le bâtiment. La direction n'a pas voulu faire fermer la porte coupe-feu et les trappes de désenfumage ne se sont pas ouvertes. Sans aucune information, le montage 1 continuait à travailler malgré les fumées et les ouvriers du deuxième montage, eux, reprenaient le travail après la pause comme si de rien n'était.
Il a fallu l'intervention de plusieurs délégués du personnel et du Comité hygiène et sécurité (CHS-CT) pour que la direction arrête les chaînes et fasse évacuer les ouvriers. Entre-temps, les pompiers d'Aulnay-sous-Bois sont arrivés et le feu était éteint. Les fumées étaient-elles toxiques ? Tout le monde se posait la question ! Mais en dépit de l'avis du capitaine des pompiers qui demandait l'avis du médecin, et celui-ci restant introuvable, le directeur de l'usine décidait, lui, que le travail pouvait reprendre à 21 heures. Pour la direction, une heure de production perdue, c'est déjà trop !
A la réunion du CHS-CT du lendemain, la direction a osé dire que l'alarme n'avait pas fonctionné pour ne pas créer de panique ! Mais à quoi sert-elle donc ? En fait, depuis des années, il n'y a eu aucun exercice incendie. Quant au dysfonctionnement des trappes, elle avouait son ignorance. Mais nous savons que leur entretien a été confié à la Maintenance centrale dont les effectifs sont en baisse depuis quatre ans et que les pompiers, dans un rapport de 2001, dénonçaient le fait que "du fait de la réduction du temps de travail et du manque d'effectif, il n'est plus possible de faire de prévention incendie".
Les négligences et l'irresponsabilité de la direction n'ont finalement pas eu de conséquences graves mais elles prouvent bien que notre sécurité ne peut être laissée dans ses mains !