Chiffres sur la violence scolaire et baratin gouvernemental08/02/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/02/une1750.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Chiffres sur la violence scolaire et baratin gouvernemental

De nouvelles statistiques sur les violences scolaires, que Jospin a même tenu à présenter lui-même, viennent de paraître. 17 000 actes de violence ont été signalés par les chefs d'établissements dans les écoles, collèges et lycées ; soit en septembre et octobre 2001, un acte violent pour 3500 élèves dans le secondaire, un pour 10 000 élèves dans le primaire. Jospin juge cela encourageant. Mais cela n'est sûrement pas le point de vue des premiers concernés, les enseignants, les parents et les élèves eux-mêmes.

D'après les nouveaux chiffres, la violence scolaire n'aurait pas augmenté. Peut-être est-ce vrai, bien que, comme ces chiffres sortent d'un nouveau "logiciel", du coup les comparaisons ne sont pas vraiment possibles, paraît-il. Et puis, ces statistiques ne se basent que sur les incidents déclarés. Or, dans beaucoup de cas, les directeurs d'école ou proviseurs préfèrent que les incidents ne soient pas connus pour que l'établissement n'ait pas "mauvaise réputation".

Mais de toute façon, même s'il y a réellement une baisse dans certains départements, comme la Seine-Saint-Denis par exemple, (de 12,5 % paraît-il), la situation est grave. 41 % des actes de violence ont été commis par des élèves du primaire, contre 79 % dans le secondaire. Les victimes sont les élèves eux-mêmes pour 54,4 %. Sur les 16 382 actes de violence recensés dans le second degré, on trouve : 91 tentatives de suicide, 269 violences à caractère sexuel, 372 violences physiques avec arme ou arme par destination, 1707 vols ou tentatives de vol, soit 10 %, 4 985 violences physiques sans arme, soit 30,4 % .

Alors certains responsables peuvent rejeter la faute sur le dos des parents, qui ne sauraient plus éduquer leurs enfants, ou parler de l'absence de vraies valeurs de la jeunesse et autres discours qui ont surtout l'avantage de ne rien coûter. Pour qu'il y ait une réelle amélioration, il faudrait surtout déjà qu'il y ait plus d'adultes présents dans les établissements scolaires, depuis les enseignants jusqu'aux surveillants, en passant par tout le personnel en contact avec les élèves. Seule cette présence pourrait dissuader les racketteurs, éviter à temps les règlements de compte. Il faudrait aussi plus d'adultes dans les cours de récréation, là où se déroulent le plus d'incidents, dans les couloirs, partout. Il faudrait moins d'élèves par classe pour que chaque enseignant puisse apporter l'attention voulue à chacun d'entre eux, et parvienne à détecter aussi les problèmes, même quand ils n'éclatent pas en sa présence. Il faudrait aussi moins d'élèves par établissement : quand tout le monde se connaît, quand le collège ou le lycée, c'est un peu comme la famille, il est aussi plus facile d'intervenir. Il n'est pas normal que des collèges regroupent 600 élèves, 1000 et même beaucoup plus parfois.

Le gouvernement ne suit pas du tout cette voie-là, bien au contraire, puisque des classes ferment dans l'enseignement primaire, puisque le nombre de postes d'enseignants, de personnel de service, de surveillants, créés pour la prochaine rentrée scolaire reste, non seulement très en dessous des besoins, mais même insuffisant pour se maintenir au niveau actuel. Alors le baratin de Jospin, "candidat non déclaré", qui cherche à trouver des points positifs à ses années de gouvernement, ne convainc personne.

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