- Accueil
- Lutte ouvrière n°1746
- Renault Flins (78) : Le suivi médical des travailleurs en question
Dans les entreprises
Renault Flins (78) : Le suivi médical des travailleurs en question
À Renault Flins, l'inquiétude grandit parmi les travailleurs car des cas de tuberculose font leur apparition.
Tout le monde évoque le fait que, il y a encore peu, la maladie aurait sans doute été détectée plus tôt à l'occasion de la visite médicale annuelle que passe (en principe !) chaque travailleur.
Ce n'est plus le cas puisque, depuis deux ans, la direction a supprimé la radiographie systématiquement associée à cette visite.
Selon les médecins du travail de l'usine, qui n'ont pas hésité à justifier une telle décision, cet examen n'est plus obligatoire depuis 1983. Alors, disent-ils, s'il a été maintenu jusqu'à présent à Flins, ce n'est pas une raison pour le reconduire. D'autant plus que le matériel très ancien et beaucoup sollicité a fini par tomber en panne.
Et, comme par hasard, c'est au moment du renouvellement de cet appareil que le service médical a mis en avant le fait qu'un examen annuel nous soumettait à trop de rayons.
Les technologies d'imagerie médicale ayant eu, heureusement, largement le temps d'évoluer depuis le dernier investissement de Renault dans ce domaine, il est évident qu'il y a du matériel à la fois plus performant et délivrant moins de rayons. C'est d'ailleurs ce qu'ont mis en avant médecins et direction... pour justifier l'arrêt pur et simple de l'examen systématique.
L'argument devenait : un scanner ou rien. Comme Renault, selon le refrain bien connu, n'a pas " vocation " à faire du médical, un des médecins résumait à l'époque : " Renault SA ne va, tout de même, pas devenir Hôpital Renault ".
Que Renault décide de confier les examens systématiques annuels à des spécialistes équipés du matériel le plus performant, pourquoi pas ? Mais ce n'est évidemment pas de cela qu'il s'agissait.
La direction en fait a décidé la suppression de cet examen pour la plus grande partie des travailleurs et son maintien uniquement pour ceux soumis à " surveillance médicale particulière ", c'est-à-dire particulièrement exposés à des risques de maladies professionnelles, du moins quelques-unes des maladies reconnues comme telles. Cela ne concerne qu'une partie des travailleurs de Peinture et une partie de ceux de la Tôlerie.
Ces derniers mois, un travailleur ayant contracté la tuberculose, le médecin du travail a convoqué discrètement, une par une, les personnes ayant été en contact avec lui, pour leur dire d'aller passer une radio de contrôle, mais hors temps de travail et à leurs frais. Comme les travailleurs ne l'entendaient pas ainsi, la direction a accepté que l'examen se fasse sur le temps de travail, mais finalement n'a pas pris en charge tous les frais, alors qu'elle s'y était également engagée.
Il n'y a pas de petites économies !