McDonald's Strasbourg-Saint-Denis (75) : La lutte continue11/01/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/01/une-1746.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

McDonald's Strasbourg-Saint-Denis (75) : La lutte continue

Depuis le 24 octobre dernier, les salariés du McDo Strasbourg-Saint-Denis, à Paris, sont en grève pour exiger la réintégration de cinq de leurs camarades licenciés sous le prétexte d'avoir détourné de l'argent à partir d'opérations de caisse, mais en réalité pour avoir fait grève en solidarité avec un militant syndical menacé de licenciement parce qu'il avait demandé des élections de délégués du personnel et que ces employés entendaient se présenter comme candidats à ces élections.

Le 1er janvier, qui avait vu le McDo de l'avenue des Champs-Elysées connaître sa première grève, était sans aucun doute une " journée particulière ". Mais le jour suivant l'était également. La direction - le superviseur et la directrice de l'établissement - affichait son mépris et son arrogance : " Ce ne sont pas les 520 000 F que nous avons perdus hier qui nous feront céder sur les revendications, étant donné les " milliards " de bénéfices de McDo ". La sérénité de la direction n'était cependant pas complète puisque, une fois n'est pas coutume, tout ce beau monde était venu tôt, au tout début de la prise du travail des " équipiers " (c'est-à-dire les employés de McDo). Et le superviseur répétait qu'il avait été " choqué " par la grève.

Du côté des jeunes salariés de McDo, le moral était au beau fixe. Plusieurs d'entre eux étaient rayonnants en pensant à la journée de grève, avec laquelle ils avaient présenté leurs voeux à la direction. Il y avait comme un air de fête au McDo des Champs-Elysées. Un journaliste obtint même d'interviewer un gréviste, dans l'établissement, pendant près d'une heure. La direction se gardant de toute remarque, de crainte de provoquer un nouvel arrêt de travail.

Le 3 janvier, les cinq salariés étaient convoqués dans les locaux de la brigade financière de la police chargée d'examiner les accusations lancées contre eux par le patron, le franchisé Rémy Smolik.

Au début, cela se passa plutôt mal. Les policiers essayèrent d'intimider les jeunes. Quand leur avocate se présenta au début de leur garde à vue pour les assister, elle dut parlementer plus d'une heure avant de pouvoir entrer dans les locaux, sous prétexte qu'elle n'était pas du barreau de Paris mais de celui de Caen... Mais finalement, tout se termina bien. Les cinq salariés furent relachés sans qu'aucune charge particulière ne leur soit notifiée et ils retrouvaient leurs collègues et amis qui attendaient leur libération. Après un petit détour par le McDo de la rue Tolbiac, les grévistes et leurs amis prenaient la direction de celui de la place d'Italie, qu'ils bloquèrent une partie de la soirée, montrant ainsi que leur détermination n'était pas entamée.

Cette persévérance et le début de contagion dans d'autres établissements parisiens fit que, le 4 janvier, un représentant du ministère de l'Emploi et de la Solidarité reçut une délégation de grévistes accompagnés des représentants de la CGT. Le représentant du ministère cherchait à savoir si les grévistes étaient prêts à rencontrer la direction de McDo. Les grévistes répondirent qu'ils étaient disposés à discuter sérieusement de leurs revendications avec la direction, mais le préalable restait la réintégration des licenciés.

Le 8 janvier, les salariés se retrouvaient à nouveau dans une salle du tribunal des référés des Prud'hommes de Paris, remplie de ceux qui les soutiennent. Après avoir entendu les deux parties, les juges se sont donné jusqu'au 24 janvier pour faire connaître leur décision.

Cela fera alors quatre-vingt-dix jours que cette affaire a commencé ! Dans cette société, un patron peut ainsi, au mépris de la législation sociale existante, mener en galère les salariés. Il peut même violer la loi, ce sont encore les salariés qui doivent en supporter les conséquences. C'est cela le capitalisme ! Les travailleurs n'ont que leur lutte et leur détermination pour faire pencher la balance dans le bon sens. Et les McDo, bien décidés à tout faire pour gagner, appellent à un meeting.

Meeting de solidarité, à l'initiative du collectif CGT de la restauration rapide, vendredi 11 janvier à 18 h 30, à la Bourse du Travail, 3, rue du Château-d'Eau à Paris, métro République.

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