Les 35 heures à la mairie de Saint-Jean-de-Braye (Loiret)11/01/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/01/une-1746.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Les 35 heures à la mairie de Saint-Jean-de-Braye (Loiret)

Nous sommes environ 400 agents municipaux titulaires à Saint-Jean-de-Braye (agglomération d'Orléans, Loiret), sans compter les précaires. Les négociations avec le maire pour le passage aux 35 heures ont commencé au mois de septembre 2001. La nouvelle municipalité de droite, qui a remplacé la précédente PS cette année, voulait d'abord un audit, soi-disant pour permettre l'aménagement de notre temps de travail - mais pas vraiment pour le réduire ! Le personnel municipal et les syndicats s'y sont opposés. Dans bien des services, le manque d'agents est déjà criant. Alors le passage aux 35 heures n'avait de sens pour nous qu'avec des créations de postes, estimées à 22 par les syndicats.

Le maire n'a voulu créer aucun poste, se contentant d'une vague promesse de résorption de la précarité. Nous réclamions 13 jours de réduction de temps de travail (RTT), le maire ne voulait en donner que quatre.

Nous nous sommes mis en grève une première fois, une demi-journée le 13 novembre. Le maire n'a rien trouvé de mieux que de diffuser une lettre à tous les habitants. Pour lui, la grève était politique, causée par les tenants de l'ancienne municipalité. Et puis surtout, il a prétendu que les agents municipaux travaillaient déjà bien moins qu'ailleurs, et qu'ils prenaient soi-disant 24 jours de congés maladie chacun par an ! En réponse, nous nous sommes mis en grève à nouveau le 22 novembre. Au rassemblement, nous étions la moitié du personnel municipal.

Sans céder sur le fond, le maire a sorti une autre lettre pour se justifier, sur un ton moins arrogant et en retrait par rapport à ses " calculs " du temps de travail des agents.

A l'issue d'une nouvelle assemblée générale du personnel, une grève a été décidée, reconductible cette fois, à partir du 21 décembre. Ce jour-là, dès 3 h du matin l'accès du centre technique a été bloqué. A nouveau, la moitié du personnel municipal a cessé le travail. Et dans la matinée, preuve que la pression a été efficace, le maire a concédé 10 jours de RTT. A la sortie de la réunion, la satisfaction prévalait parmi le personnel.

Certes, la municipalité n'a rien cédé sur les créations de postes. Mais, nous avons montré que nous n'étions pas prêts à nous laisser faire et au bout du compte, c'est le maire qui a dû changer de ton et revoir ses calculs !

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