La grève du 2 janvier dans les banques : Un mécontentement qui s'accumule11/01/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/01/une-1746.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La grève du 2 janvier dans les banques : Un mécontentement qui s'accumule

Les cinq fédérations syndicales des banques ont appelé à une journée de grève le 2 janvier, pour une revalorisation générale des salaires, contre la dégradation des conditions de travail, ainsi que pour plus de sécurité dans les agences (où sont manipulées de grosses sommes pour l'échange de francs en euros).

La participation à la grève a été inégale. Elle a été très minoritaire dans certaines banques, comme à BNP Paribas - où la direction avait annoncé qu'elle accordait 0,9 % d'augmentation des salaires et une prime de 700 euros.

Par contre, d'après les propres chiffres des banquiers, 25 % du personnel de la Société Générale a fait grève et il y a eu 20 % de grévistes au Crédit du Nord. Au Crédit Lyonnais, la direction reconnaît 19,3 % de grévistes, les syndicats annoncent 40 %.

Les fédérations syndicales avaient appelé à la grève suite au refus du patronat bancaire de négocier, notamment des mesures salariales au niveau de la profession. Les banquiers veulent mener leur politique salariale entreprise par entreprise. Or, alors même que les banques ont fait des bénéfices toutes ces dernières années (et même des bénéfices énormes l'an dernier), les salaires stagnent. Et ce ne sont pas les quelques primes distribuées ici ou là qui font le compte, loin de là.

Au Crédit Lyonnais, la grève a été plus forte en province qu'en Ile-de-France. Plus de 20 % des agences étaient fermées, sans compter les agences ouvertes pour le principe par des directeurs, mais où aucun travail n'a été effectué faute de personnel. En région parisienne, c'est dans les centres administratifs que la grève a été le plus suivie.

Ce qui est notable, c'est que cette grève a été réussie malgré le matraquage hostile dans les médias. A la télévision, à la radio, dans la presse écrite, les journalistes relayaient et amplifiaient les dénonciations des banquiers, des patrons du commerce et de Fabius, accusant en choeur la grève de saboter le passage à l'euro.

Interrogé sur Radio Classique le 3 janvier, Peyrelevade, le PDG du Crédit Lyonnais, s'est dit " déçu par la grève qui avait été supérieure à son attente ".

Alors que ce monsieur augmente régulièrement son salaire plus que florissant, il bloque depuis des années celui des employés, dont le pouvoir d'achat régresse. Pour 2002, il compte que le personnel va se satisfaire d'une prime de 400 euros.

En réalité, les sujets de mécontentement sont nombreux. Les effectifs ne cessent de baisser et les conditions de travail s'aggravent. Dans beaucoup de secteurs, c'est la course tout le temps, et la direction en demande sans cesse plus. Dans les agences, après la distribution des kits euros en décembre, il y a maintenant toutes ces opérations d'échange de monnaie qui se rajoutent, et tout cela en sous-effectifs.

Les cinq syndicats du Crédit Lyonnais appellent à une nouvelle journée de grève le 17 janvier. Amplifier le mouvement, le renforcer, c'est la seule façon de se faire entendre des banquiers.

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