En Seine-Saint-Denis, la BNP fait encore plus fort !11/01/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/01/une-1746.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

En Seine-Saint-Denis, la BNP fait encore plus fort !

A l'occasion du passage à l'euro, la direction régionale de la BNP-Paribas de Saint-Denis, qui regroupe la très grande majorité des agences de l'ensemble du département de la Seine-Saint-Denis et de ses quartiers les plus pauvres, a décidé de fermer tous les après-midi les guichets des agences qui dépendent d'elle, à partir du 1er janvier 2002, pour les retraits et dépôts d'argent liquide.

Les queues de la première banque du pays étaient encore plus longues que dans les autres banques. Certains salariés avaient été ainsi obligés de prendre une demi-journée à leur compte pour pouvoir se rendre au guichet. Et la banque a eu le culot de dire que cette mesure visait à pouvoir mieux se consacrer à sa clientèle et la conseiller en matière de placement financier, car les guichets resteront ouverts jusqu'à 18 heures à cet effet.

Seulement, dans les cités de Saint-Denis, de La Courneuve, d'Aubervilliers, de Bobigny, de Pantin ou Montreuil, les seules préoccupations de bien des familles, en matière de placement financier, sont de trouver le moyen de boucler le mois, de se restreindre, de réfréner les demandes des enfants pour ne pas créer un nouveau découvert à la banque, afin de ne pas se retrouver interdit bancaire, quand on ne l'est pas déjà.

C'est dans cette partie de la région parisienne la plus pauvre que l'on trouve les plus forts taux de chômage et tout ce qui va avec. C'est là que la population a le plus besoin de retirer son argent à la demande, au plus près de ses possibilités. C'est pourtant là que la BNP-Paribas a choisi d'intensifier la restriction des services directs rendus à sa clientèle, dans le cadre d'ailleurs d'une évolution générale des banques en ce sens. Pourquoi la BNP-Paribas n'a-t-elle pas conduit cette charge d'abord dans les beaux quartiers de Paris, à Neuilly ou à la Celle-Saint-Cloud ? Ce n'est pourtant pas là que les clients se rendent à la banque dans leur majorité pour savoir si le virement du petit salaire est bien arrivé sur le compte. Il fallait vraiment que, en tant que numéro 1, BNP-Paribas en fasse plus que les autres en matière de bassesses.

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