- Accueil
- Lutte ouvrière n°1746
- Corbeil-Essonnes (Région parisienne) : Dassault fait voter un budget d'austérité
Leur société
Corbeil-Essonnes (Région parisienne) : Dassault fait voter un budget d'austérité
Dassault, patron milliardaire de l'aéronautique et maire de Corbeil, a fait voter le 20 décembre un budget d'austérité, au conseil municipal. Il entend ainsi restreindre la part des salaires des employés de la ville dans le budget communal, la faisant passer de 260 à 255 millions de francs (de 39,64 à 38,87 millions d'euros), soit une économie de 5 millions de francs (762 000 euros environ), l'équivalent de plus de cinquante emplois.
Le maire veut faire des économies en réduisant les effectifs, par exemple, en refusant de remplacer les salariés qui partent en retraite, comme à la médiathèque, ou en refusant de renouveler les contrats précaires. Depuis son élection à la mairie en 1995, l'endettement par habitant est passé de 1 189 euros (7 800 francs), à près de 2 088 euros (13 700 francs), en 2002. Contrairement à ce qu'il prétend, tout ne peut pas être mis sur le compte de l'équipe qui dirigeait la commune avant lui. Car, il a continué à endetter la ville et prévoit encore d'emprunter 61 millions de francs.
L'équipe municipale rend le moins de comptes possible à la population. Si elle tenait vraiment compte de son avis, elle commencerait par publier un budget détaillé en termes clairs et intelligibles pour tout le monde. Ses décisions et ses objectifs restent opaques, par contre elle ne cesse de demander des comptes aux habitants de Corbeil à qui elle présente régulièrement la note : de la taxe d'électricité (+ 7 %) à la hausse des impôts locaux (+19%) en 2001.
Le personnel de la ville n'est pas responsable de la mauvaise gestion de la ville. Ce n'est pas lui qui a fait des millions de cadeaux au patronat, en baissant la taxe professionnelle d'IBM et de la SNECMA. Ce n'est pas à lui de faire les frais de la politique de Dassault. A la population de Corbeil non plus.
Pour réduire les dépenses budgétaires, il faudrait commencer par ne plus accorder des millions de francs de cadeaux aux grandes entreprises ; cesser d'engager des dépenses de prestige servant de faire valoir au maire comme le départ de la dernière étape du Tour de France de Corbeil ; stopper la sous-traitance des services municipaux à des grandes entreprises du secteur privé. L'argent ainsi mieux utilisé permettrait d'aider en priorité la fraction modeste de la population, de réhabiliter les quartiers défavorisés de la ville et d'améliorer les transports urbains notamment dans les quartiers les plus pauvres.