Centre hospitalier Clermont-Ferrand : Troisième semaine de grève11/01/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/01/une-1746.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Centre hospitalier Clermont-Ferrand : Troisième semaine de grève

Malgré la période des fêtes et des congés, le personnel hospitalier, toutes catégories, est resté fortement mobilisé contre le protocole Guigou des 35 heures.

Une situation scandaleuse

73 postes en plus pour 5 000 salariés : voilà tout ce que Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Clermont-Ferrand recevra cette année ! C'est cela que la ministre Elisabeth Guigou ose appeler une amélioration. Comme partout, c'est 10 % des effectifs qu'il faudrait en supplément, soit 500 postes. Même les cadres et les chefs de service estiment que sans plusieurs centaines d'embauches, il n'est pas possible de passer aux 35 heures dans les services. Et on ose raconter au personnel soignant que, s'il veut bien patienter encore deux ou trois ans, ça ira mieux.

Si la direction comptait sur les fêtes de fin d'année pour voir le climat s'apaiser, elle s'est trompée. Le directeur général avait bien adressé une lettre à chaque agent avec le bulletin de paie, faisant mine de faire un pas de plus. En fait, ses propositions ne comportaient que quelques miettes par rapport aux précédentes, bien insuffisantes pour nous convaincre. D'autant que le bâton n'était pas loin : dans le même temps, une note de service intimait au personnel assigné ou non-gréviste d'effectuer le travail totalement. Et des presssions étaient exercées sur les administratifs qui ne remplissaient pas les bons.

Sentant bien que nous n'étions pas prêts à faire marche arrière, dans beaucoup de services, les surveillantes avaient déjà fait les plannings avec assignations pour les semaines à venir avant même l'assemblée du personnel du 7 janvier.

C'est le ras-le-bol accumulé pendant toutes ces années, pendant lesquelles nos conditions de travail ont empiré, qui provoque la colère actuelle.

Un personnel fortement motivé

A l'assemblée générale de rentrée du lundi 7 janvier, une fois de plus, l'amphi des élèves infirmiers était bien rempli, avec 500 grévistes présents.

C'est la colère qui domine contre les responsables de la Santé au gouvernement et contre ses représentants locaux comme Serge Godard, le maire socialiste, qui n'eut pas un mot de désaveu à l'encontre de la police qui, lors d'une précédente manifestation, gardait la mairie et a utilisé des grenades lacrymogènes contre le personnel.

La détermination des grévistes s'est renforcée, sachant que d'autres hôpitaux sont aussi en lutte. Ils demandent avec de plus en plus d'insistance aux responsables syndicaux CGT et FO d'exiger que les fédérations nationales sortent de leur silence et de leur inaction et appellent enfin à un mouvement national, à une grève générale de l'ensemble des hôpitaux pour le retrait du protocole Guigou.

Quant à la section syndicale CFDT, dont les responsables nationaux approuvent le projet ministériel, elle a éclaté ! Comme chez Michelin il y a quelques mois, une forte majorité de militants et de syndiqués CFDT viennent de quitter leur syndicat pour aller à SUD-Santé.

Tous les grévistes ont voté la prolongation de la grève au moins jusqu'au jeudi 10 janvier. Il est prévu également d'envoyer des délégations à Paris auprès de la Fédération Santé-CGT le 17 janvier, jour de la commission exécutive fédérale. D'autres établissements du pays, qui connaissent les mêmes difficultés, ont décidé de s'y joindre.

Une manifestation du CHU clermontois et des hôpitaux de la région est en préparation pour la mi-janvier.

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