Caissières : Maladie professionnelle non reconnue11/01/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/01/une-1746.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Caissières : Maladie professionnelle non reconnue

Caissière dans un hard discounter, j'étais à la fois à la caisse, mais aussi à l'approvisionnement des rayons. A la suite des gestes répétitifs et rapides sur mon poste de travail, j'ai été atteinte par le syndrome du canal carpien aux deux mains, " la maladie de la caissière ", et j'ai dû cesser de travailler. Cela avait été reconnu alors en maladie professionnelle.

Au bout d'un an, je ressens toujours des douleurs intenses, aux mains, poignets et coudes. Pourtant, pour ce qui est des poignets, la Sécurité sociale a considéré qu'il y a consolidation sans séquelles indemnisables. Et pour le mal aux coudes (un mal appelé syndrome de la gouttière épitrocléo-otécranienne), je ne remplis pas les conditions du tableau des maladies professionnelles de la Sécurité sociale, même si cela est réellement dû à mon poste de travail.

J'ai demandé une expertise médicale. Les séquelles ont alors été reconnues, mais toujours sans indemnisation.

J'ai été alors dans l'obligation de poser une date de reprise du travail. La visite médicale de pré-reprise a confirmé mon handicap. Et, comme c'est indiqué sur ma fiche d'aptitude, je ne suis plus apte aux efforts de manipulations de charges, ni aux gestes répétitifs ou forcés des mains, des poignets et des coudes. Cela va entraîner mon licenciement, car aucun poste, dans ce cadre, ne peut m'être proposé.

Beaucoup de caissières sont touchées par ce fléau (les lésions subsistent à vie) mais si elles sont âgées, elles sont mises en préretraite. Ou alors au contraire, comme dans mon cas, il faut endosser toutes les conséquences financières, de santé et professionnelles.

Il faudrait, d'une part modifier les conditions de ce fameux tableau de la Sécurité sociale afin qu'on ne se retrouve plus sans ressources, lorsqu'on est atteinte par ce mal. Il faudrait envisager de lancer une pétition pour protéger les droits des personnes concernées.

Mais aussi il faudrait ne pas être en situation de perdre sa santé en travaillant.

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