Air Lib : L'État paye une fois de plus à la place des actionnaires11/01/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/01/une-1746.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Air Lib : L'État paye une fois de plus à la place des actionnaires

L'Etat s'apprête à verser un nouveau prêt, de 30,5 millions d'euros, à Air Lib afin de lui éviter un dépôt de bilan. Cela permettrait, nous dit-on pour l'instant, à la compagnie aérienne de " tenir jusqu'en avril 2003 " et d'éviter (jusqu'à quand ?) qu'il n'y ait des licenciements. On avait parlé de 300 suppressions d'emplois.

En fait, cela permet surtout au gouvernement de masquer le fait que, pas plus que par le passé, il n'a l'intention de faire payer les vrais responsables des difficultés actuelles d'Air Lib, qui a succédé à AOM-Air Liberté, après son dépôt de bilan en juin dernier.

La faillite d'AOM-Air Liberté avait été provoquée, entre autres, par le fait que les principaux actionnaires, Swissair et Marine-Wendel, le groupe du baron Seillière, avaient retiré leurs capitaux, ne jugeant pas l'entreprise suffisamment rentable. Mais si l'ancien pilote d'Air France, Jean- Charles Corbet, a pu éviter la disparition de la compagnie aérienne, cela n'a pas été sans casse, puisque plus du tiers des 4 559 salariés d'AOM ont été licenciés, sans parler des baisses de salaires pour une partie des restants.

A l'époque, le ministre des Transports, le dirigeant du PCF Jean-Claude Gayssot, n'avait pourtant pas eu de mots assez durs pour dénoncer les agissements de Seillière, principal actionnaire, qui se désengageait de la compagnie aérienne sans se soucier des conséquences. Il avait déclaré à plusieurs reprises que " tous les actionnaires sans exception devront assumer leurs responsabilités ", faute de quoi, avait-il précisé, " une action sera engagée à l'encontre des dirigeants ". De même, il s'était engagé à ce qu'aucun salarié d'AOM " ne reste sur le carreau ", sollicitant les entreprises publiques (Air France, la SNCF, la SNECMA, etc.) pour qu'ils soient réembauchés.

Six mois plus tard, on voit ce qu'il en est des grandes déclarations du ministre. Seillière a pu se retirer sans avoir à débourser un centime. Quant à Swissair, elle-même en faillite, elle n'a pas versé la totalité de la somme promise, ce qui occasionne entre autres les difficultés actuelles d'Air Lib. Par ailleurs, beaucoup de salariés sont restés " sur le carreau ", Air France ayant notamment décidé de geler les embauches promises, avec l'aval du gouvernement.

L'attitude du gouvernement, et particulièrement de Gayssot, a consisté à tromper les salariés d'AOM-Air Liberté pour mieux préserver les intérêts des actionnaires. Et maintenant, elle est de faire payer à l'ensemble des contribuables les dettes du patron des patrons, Seillière.

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