Voir : "La chambre des officiers" de François Dupeyron12/10/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/10/une-1734.gif.445x577_q85_box-0%2C11%2C166%2C227_crop_detail.jpg

Divers

Voir : "La chambre des officiers" de François Dupeyron

Eté 1914. Des foules en liesse, agitant des drapeaux tricolores, escortent des défilés militaires jusque sur les quais des gares. On s'embrasse, quelques amoureux ont les yeux humides. On se quitte joyeux et confiant, la guerre sera courte et victorieuse ; tout le monde sera de retour à la maison avant l'hiver.

Un jeune ingénieur, appelé sous les drapeaux comme lieutenant dans le Génie, doit partir lui aussi. Dès le début des combats, avec un groupe d'officiers, au cours d'une reconnaissance à cheval à proximité des lignes allemandes, il est pris sous un violent tir d'artillerie. Le jeune lieutenant en revient vivant mais grièvement blessé au visage et reste atrocement défiguré, pour toujours. Hospitalisé pendant quatre ans, confiné dans une chambre réservée aux officiers, plusieurs fois opéré, il recouvre lentement l'usage de la parole et, surtout, réussit à accepter son visage. Un visage qui effraie ceux qui l'aperçoivent et rebute même ses proches. Pourtant, il retrouve goût à la vie et confiance en soi et dans les autres à travers l'amitié qui le lie à ses voisins de chambre, "gueules-cassées" comme lui, grâce aussi au dévouement d'une infirmière.

Par-delà ce destin singulier, c'est la Première Guerre mondiale qui est montrée et dénoncée. Pas ses causes mais ses conséquences : des peuples entiers qui se prennent à la gorge ; des millions de morts, de mutilés ; des vies brisées à jamais ; des régions entières dévastées. Sur des routes défoncées, des camions transportent, entassés et mêlés, les morts et les blessés, qui croisent les troupes "fraîches" montant tête basse vers le front, présent par l'incessant roulement des tirs d'artillerie tandis que, sur les bas-côtés, un cortège interminable de femmes, de vieillards et d'enfants, piétine dans la boue, fuyant la zone des combats.

Quant à la légendaire "fraternité des tranchées", elle ne tient pas longtemps face aux inégalités sociales et aux privilèges dus aux plus nantis. Et si les officiers disposent d'une chambre, dont plusieurs lits sont vides, de simples soldats gisent toute une nuit sur des brancards dans une cour d'hôpital enneigée.

Un film émouvant, dont le point de vue se limite au pacifisme, mais exaltant l'amitié, la force de vivre et le respect pour soi-même et autrui.

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