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- Lutte ouvrière n°1734
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Leur société
16 octobre : Une riposte plus que jamais nécessaire !
La CGT, FO, la CGC et la CFTC appellent à une journée d'action, le mardi 16 octobre. Dans le contexte, les "problèmes sociaux demeurent, les revendications aussi" ont déclaré les quatre confédérations syndicales. Les fédérations de fonctionnaires CGT, FO et FSU s'y joignent également et appellent à "impulser les initiatives nécessaires à une participation massive" à cette journée. Seule la CFDT a refusé de se joindre à cette initiative car, a-t-elle déclaré, "il ne nous semble pas que cette initiative soit une réponse appropriée au contexte difficile que nous connaissons actuellement". Le "contexte difficile" n'a cependant pas empêché les patrons de continuer leurs attaques contre les travailleurs, bien au contraire !
Les quatre syndicats qui appellent à la journée du 16 octobre ont déclaré qu'il fallait "mettre un coup d'arrêt à la dégradation de la situation sociale". Les revendications mises en avant sont l'augmentation des salaires, des retraites, des minima sociaux et des allocations, ainsi qu'une "consolidation du système de protection sociale collective". Ce sont des questions importantes. Manque cependant l'essentiel.
Face aux "suppressions d'emplois et à l'extension de la précarité", les directions syndicales réclament de "nouvelles garanties" et des "mesures de relance en faveur de l'emploi et de la consommation" qu'il faudrait obtenir du gouvernement. Le 16 octobre sera en effet le jour de l'ouverture des débats sur le projet de budget 2002.
Mais que peut bien signifier cette exigence vague de "garanties", de "mesures de relance" ? De véritables "mesures de relance" pour l'emploi pourraient être de donner l'exemple en embauchant massivement dans les services publics. Une "garantie" tangible que le gouvernement pourrait donner aux travailleurs serait de proposer une loi qui interdise les licenciements. Mais ce n'est pas cela que les dirigeants syndicaux entendent par mesures de relance et nouvelles garanties. Le gouvernement a fait voter une loi dite de "modernisation sociale" qui, au mieux, pourrait retarder de quelques semaines un plan de licenciements et Guigou envisage la création de 30 000 CES, c'est-à-dire encore des emplois précaires sous-payés. Les objectifs fixés par les dirigeants syndicaux apparaissent bien timorés par rapport à ce qu'exige la situation.
Quant aux formes d'action proposées pour cette journée, elles restent très vagues, à quelques jours de l'échéance. L'appel prévoit qu'elles seront "diverses" selon les entreprises et les départements, débrayages, manifestations, etc. Quelques syndicats comme ceux des cheminots (CGC exceptée) ont cependant annoncé qu'ils appelleraient à une grève de 24 heures.
Une seule journée d'action ne peut bien évidemment changer le rapport de force. Mais elle pourrait néanmoins être un moyen de redonner confiance aux travailleurs et aux militants ouvriers, et aussi de se préparer à d'autres étapes de la lutte. C'est pourquoi il serait important de toute façon que le monde du travail montre sa colère, dans la rue, tous ensemble.