RATP Région parisienne : Un pseudo-treizième mois sur le dos des salariés05/10/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/10/une-1733.gif.445x577_q85_box-0%2C11%2C166%2C227_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

RATP Région parisienne : Un pseudo-treizième mois sur le dos des salariés

Le 19 septembre dernier la quasi-totalité des organisations syndicales de la RATP (excepté les cadres CGT) ont signé un protocole d'accord avec la direction instituant un 13e mois pris en compte pour le calcul de la retraite.

Cette revendication est très ancienne à la RATP, rappelée à chaque grève, à chaque mouvement revendicatif depuis des années. D'un seul coup, en début d'année, la direction s'est dite prête à en discuter, prenant ainsi les devants, ce qui lui permettait de ne pas discuter sous la pression. En juin dernier elle annonçait les négociations terminées et invitait les syndicats à signer son protocole.

Ce protocole prévoit une mise en place du 13e mois échelonnée sur plusieurs années, la majorité des conducteurs de bus et de métro ne devant l'atteindre... qu'en 2006-2007. De plus, aux dires mêmes de la direction, cette opération sera financée aux deux tiers par les agents en intégrant dans ce 13e mois une prime de fin d'année déjà existante, de 5 300 F en 2001, et en modifiant le système des échelons obtenus à l'ancienneté : il faudra désormais 24 ans au lieu de 16 pour obtenir l'échelon le plus haut ! D'après des simulations faites par la direction, les nouveaux agents, certaines années, gagneront... moins sur 13 mois qu'avec le système actuel. En fait, la direction récupère sur le dos des jeunes agents ce qu'elle affecte de lâcher.

En ce qui concerne sa participation, la direction dit qu'elle consacrera chaque année pour le 13e mois 0,3 % de la masse salariale, en pensant sûrement récupérer cela sur les augmentations générales.

La CGT a organisé durant l'été une consultation de l'ensemble du personnel, en expédiant individuellement aux 43 000 agents une lettre contenant le protocole et un bulletin de vote à renvoyer ou à remettre aux militants de la CGT. Il y a eu 9 814 réponses, dont 7 767 favorables au protocole, et la CGT s'est dite satisfaite du résultat.

Mais avant même de signer le protocole, la CGT a dénoncé le calendrier trop long, la faible participation financière de l'entreprise et le fait que cela ne profite pas aux agents déjà partis en retraite, appelant à une mobilisation pour le 25 octobre.

En fait la CGT adopte la même tactique que pour les protocoles sur les déroulements de carrière des conducteurs de bus ou pour la RTT : elle signe le protocole disant que c'est quand même une avancée et pour ne plus apparaître comme s'opposant à tout systématiquement, tout en émettant des réserves sur ce qu'elle signe pour tenter de se préserver des critiques qu'occasionne cette signature dans ses rangs.

Il s'agit d'une politique de plus en plus nette de la part de la CGT de signer des accords, d'avoir une attitude responsable envers la direction. L'influence de Gayssot, la participation du PCF au gouvernement n'y sont bien sûr pas étrangères.

Bien que le 13e mois soit une vieille revendication qui tenait à coeur à tous les agents, la signature de l'accord n'a pas entraîné de manifestation d'enthousiasme. Le problème des salaires reste tout de même entier. Pour 2001, le protocole salarial prévoit 0,5 % d'augmentation des salaires. L'année dernière, nous n'avions eu que 0,8 %. Et depuis des années, la perte du pouvoir d'achat est importante. En instaurant un pseudo-treizième mois, la direction espère sans doute désarmer toutes les revendications sur le sujet. Mais cela ne fait absolument pas le compte.

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