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Leur société
Quand Kouchner justifie l’injustifiable
Invité d'une émission de télévision, le ministre de la Santé, Kouchner, a une nouvelle fois montré son mépris pour les malades. Un reportage montrait les mérites du "PETscan", une technique relativement récente qui permet instantanément d'établir un diagnostic, un bilan très précis ou de prévenir la récidive dans bon nombre de cancers. Cet examen du "corps entier" permet la recherche de métastases dans l'ensemble de l'organisme. Il a fait ses preuves par rapport à l'imagerie traditionnelle (scanner, IRM) et a permis de sauver nombre de malades. Il est en outre utilisé en cardiologie et neurologie.
En 2000, il y avait 195 PETscan aux Etats-Unis et il y en aura 470 en 2006 pour 290 millions d'habitants. En France, actuellement, il n'y a que 7 PETscan contre 60 en Allemagne. En Belgique, il y a un PETscan pour 500 000 habitants, alors qu'en France il y en a un pour 9 millions. Du coup, il est donc très difficile d'accéder à de tels examens en France. De plus, il n'est pas remboursé par la Sécurité sociale alors que dans d'autres pays européens, Allemagne, Belgique et Suisse, cet examen est non seulement bien plus disponible mais pris en charge.
Sur le plateau de l'émission, une femme, originaire de Marseille, atteinte d'un cancer, expliqua qu'elle avait dû aller à Liège en Belgique pour se faire examiner, criant son indignation devant le sous-équipement des hôpitaux français en PETscan. Koucher a répondu qu'il était prévu l'achat de 10 PETscan supplémentaires, ce qui est ridicule au regard des besoins, estimés de 50 à 80 caméras PET. Pour justifier la carence du gouvernement français, Kouchner a ressorti un argument dont il est coutumier : "Il s'agit de votre argent. Il y a des choix à faire. C'est à vous contribuables, patients, de dire si vous préférez que l'argent de la Sécurité sociale aille plutôt dans le traitement des migraines par exemple, l'embauche d'infirmières, le remboursement de certains médicaments ou l'achat d'appareils comme le PETscan. Mais l'enveloppe n'est pas extensible à moins d'accepter de payer plus cher".
Et si la santé de tous, dans les différents domaines, était prioritaire ! Quitte à choisir, pourquoi ne pas cesser d'arroser les industriels de l'armement. Car pour cela, le gouvernement sait trouver de l'argent et ne demande pas l'avis des contribuables. Le porte-avions nucléaire Charles-de-Gaulle a déjà coûté 20 milliards de francs. Le PETscan lui-même et son équipement correspondent à un investissement de 6 à 15 millions de francs. Avec l'argent du porte-avions, il y avait de quoi acheter l'équivalent de 1 000 à 3 000 PETscan, de quoi équiper non seulement la France mais même la planète entière !