À propos de l’accident de Toulouse : L’intervention d’Arlette Laguiller au parlement européen05/10/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/10/une-1733.gif.445x577_q85_box-0%2C11%2C166%2C227_crop_detail.jpg

Leur société

À propos de l’accident de Toulouse : L’intervention d’Arlette Laguiller au parlement européen

Arlette Laguiller a pu intervenir - pour un temps très limité comme toujours - au Parlement européen en séance plénière, le 1er octobre, à propos de l'accident survenu à Toulouse et de la refonte de la politique de l'environnement. Nous publions ci-après cette intervention.

"Ma pensée va aux victimes de l'explosion. A celles et ceux qui sont morts en travaillant à l'usine AZF de Toulouse et qui rejoignent les rangs de tous ceux qui meurent tous les jours d'accidents du travail, parce que leurs entreprises ont privilégié le profit et pas la sécurité.

Ma pensée va aussi à celles et ceux qui sont morts dans la rue ou chez eux parce que l'Etat et la Mairie n'ont pas voulu imposer les mesures nécessaires pour que l'usine ne soit pas une véritable bombe, une menace pour ceux qui y travaillaient comme pour ceux qui habitaient autour.

Quelle que soit la cause initiale de l'explosion, il est inacceptable qu'elle ait pu se transformer en catastrophe.

Et cela parce que toutes les précautions n'ont pas été prises ; pour réduire les coûts on a réduit les dépenses d'entretien et de stockage ; on a supprimé des emplois, au mépris de la sécurité ; on a confié des travaux à des sous-traitants employant des intérimaires moins formés.

La responsabilité du trust TotalFinaElf, déjà coupable du naufrage de l'Erika, est entière. Faire passer les impératifs de profit avant les impératifs de sécurité, c'est un crime, c'est un homicide. Et les autorités qui ont laissé faire sont complices.

TotalFinaElf, qui a réalisé l'année dernière les plus gros profits jamais obtenus par une entreprise française, a le cynisme de jeter 20 millions de francs aux victimes pour des dégâts qui sont chiffrés au bas mot à 8 milliards, et cela sans parler de la douleur des familles des victimes qui, elle, ne se monnaie pas. L'intégralité des dégâts matériels doit être payée par le trust Elf.

Et surtout, oui, "plus jamais ça" ni à Toulouse ni ailleurs, en France ou en Europe, ce qui exige d'instituer un contrôle draconien de ce type d'entreprises, avec la participation des travailleurs et sous leur surveillance".

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